«L'objectif principal de cette rencontre est de comprendre la complexité du monde microbien et les domaines d'application des recherches. C'est une occasion pour réunir les chercheurs travaillant sur les bactéries, les virus, les champignons et les parasites chez l'homme, l'animal et le végétal ainsi que les intervenants des secteurs économiques en rapport avec les thèmes présentés». La Société tunisienne de microbiologie (STM) a édité une publication contenant les communications des 6e Journées scientifiques des microbiologies fondamentale et appliquée qui ont eu lieu du 22 au 24 octobre à Hammamet. Cette publication apporte des informations pertinentes sur les microbiologies clinique, alimentaire, vétérinaire, agricole, environnementale et industrielle. Les journées scientifiques de la société tunisienne de microbiologie rassemblent, chaque année, plusieurs chercheurs en microbiologie venant d'Algérie, de Libye, du Maroc, de France, d'Italie et d'Espagne et de toutes les régions de la Tunisie. L'important flux des participants à ces journées de la Société tunisienne de microbiologie depuis sa création en octobre 2004 témoigne de la vigueur de la discipline et la portée de son destin et incarne le dynamisme des microbiologistes dans les quatre disciplines : la bactériologie, la virologie, la mycologie et la parasitologie. Selon M. Aouni Mahjoub, président de la STM, «l'objectif principal de cette rencontre est de comprendre la complexité du monde microbien et les domaines d'application des recherches. C'est une occasion pour réunir les chercheurs travaillant sur les bactéries, les virus, les champignons et les parasites chez l'homme, l'animal et le végétal ainsi que les intervenants des secteurs économiques en rapport avec les thèmes présentés». Recherche : 1.5% du PIB en 2014 L'organisation annuelle du congrès est justifiée par l'évolution rapide des connaissances dans le domaine des microbiologies grâce, en particulier, au développement d'outils moléculaires et des bioprocédés. Parmi les thèmes abordés, citons la résistance aux antibiotiques, les probiotiques, le diagnostic précoce, l'obtention des métabolites et la sécurité alimentaire. Le président de la STM rappelle que l'investissement alloué à la recherche scientifique passera de 1.25 à 1.5% du PIB en 2014 pour renforcer les activités de la recherche dans les domaines prioritaires et interpeller le secteur économique pour y participer. Les entreprises peuvent bénéficier d'un réseau d'infrastructure, de services de qualité et d'un personnel qualifié. Intéressées par la recherche dans le domaine de la qualité, les entreprises ont conclu des conventions de collaboration avec certaines structures de recherche. L'une des communications a concerné «la prévalence des sérotypes des salmonelles isolés des volailles et de l'environnement dans la région du Centre". Il s'agit d'une étude dont les données ont été recueillies en 2009 dans la région du Sahel. Les résultats démontrent la prédominance de la salmonelle «enteritidis» chez les volailles et la faible fréquence des autres sérotypes. L'isolement des salmonelles à partir de l'environnement des bâtiments de volailles montre, selon l'étude, la difficulté de les éradiquer. D'où la nécessité du renforcement des contrôles hygiéniques. Affiner les outils scientifiques Une autre communication, encore une étude, a traité de l'appréciation de la qualité bactériologique des carcasses de poulets de chair fraîche destinées à la consommation humaine. Les résultats de l'analyse bactériologique sur des carcasses «montre une qualité loin d'être satisfaisante» dans la mesure où les quantités analysées sont contaminées par les salmonelles (70%), les staphylocoques pathogènes (30%) et les germes anaérobies sulfito-réducteurs (20%). Les coliformes thermotolérants et la flore mésophile ont été mis en évidence avec des moyennes acceptables par rapport aux normes. Les spécialistes insistent sur l'importance de l'installation du système HACCP dans les abattoirs avicoles tout en incitant les autorités à mettre en place une réglementation sanitaire et à une maîtrise rationnelle du circuit de production depuis l'élevage jusqu'au produit fini. Selon Aoun Mahjoub "La sécurité alimentaire est devenue le centre d'intérêt primordial dans notre ère de la mondialisation. La communauté scientifique est appelée à fournir les données nécessaires et à affiner les outils scientifiques pour l'évaluation du risque. En microbiologie alimentaire, de nombreuses questions ont été débattues durant ces journées tant pour l'évaluation du risque microbiologique dans les aliments que pour la mise en place des bases scientifiques pour prendre des mesures destinées à réduire le risque de maladies liées à des agents pathogènes transmis par les aliments." La Société tunisienne de microbiologie Créée en 2004 et ayant son siège à la faculté de pharmacie, cette association a comme objectif l'organisation des journées et des congrès en rapport avec la microbiologie. Elle publie depuis 2005 les résumés des conférences et communications des journées scientifiques concernant la microbiologie clinique, vétérinaire, agricole, alimentaire, industrielle et fondamentale. Ces journées sont ouvertes aux chercheurs universitaires et aux secteurs socioéconomiques intéressés. De nombreuses manifestations ont été organisées par cette association en partenariat avec d'autres associations nationales et/ou internationales, sous l'égide du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et l'université de Monastir.