La microbiologie fait face à l'émergence « spontanée » de maladies infectieuses et autres virus. Combat vital pour la santé de l'humanité. A elle seule la microbiologie n'y parviendra pas. Il faut que l'environnement, la recherche scientifique et la sécurité alimentaire soient assurés. La microbiologie est la discipline qui a procuré et qui continue à procurer aux autres domaines de la biologie moderne des méthodes nouvelles, des concepts originaux et des synthèses clairvoyantes. La compréhension intime des microorganismes et les connaissances nouvelles qu'elle engendre sont les garantes de l'avenir. Ce sont elles qui nous permettront de faire face à des maladies nouvelles. C'est dans ce cadre que s'inscrivent les cinquièmes journées scientifiques organisées du 30 octobre au 1er novembre à Hammamet par la Société Tunisienne de Microbiologie. Les cinquièmes journées de la Société Tunisienne de Microbiologie, rassemblant plus de 100 chercheurs en Microbiologie venant d'Algérie, de la Lybie, de France et de toutes les régions de la Tunisie ont de nouveau illustré cette contribution de la discipline dans le progrès de la biologie. La STM est le lieu naturel de rencontre de l'ensemble des microbiologistes issus des différents horizons de la discipline. Afin d'honorer ses missions, l'association s'engage à favoriser les échanges entre ses membres et à développer les recherches fondamentales ou appliquées en microbiologie « L'important flux des participants à ces journées de la Société Tunisienne de Microbiologie depuis sa création en octobre 2004 témoigne de la vigueur de la discipline et la portée de son destin et incarne le dynamisme des microbiologistes dans les quatre disciplines : la bactériologie, la virologie la mycologie et la parasitologie » nous a précisé le professeur Mahjoub Aouni Président de la société tunisienne de microbiologie. Nous avons abordé durant cette manifestation plusieurs thèmes dont: Microbiologie fondamentale, Microbiologie clinique, Microbiologie alimentaire, Microbiologie agricole, Microbiologie vétérinaire, Microbiologie environnementale et Microbiologie industrielle. Ce simple fait dénote avec éclat de la volonté d'échanges inter-disciplinaires et la forte cohésion entre microbiologistes. Je tiens à souligner la place de choix réservée à la virologie, discipline qui paraissait quelque peu en retrait par rapport aux autres disciplines. C'est un signe de bon augure qui contribue à donner à chacune de ces disciplines sa juste place. En effet, les enjeux de ces disciplines, en particulier dans le domaine médical, sont très souvent analogues. En dépit de l'acuité des enjeux de médecine humaine, nous avons, en outre réussi à réserver au cours de ces forums une place significative aux autres domaines de la microbiologie : les pathologies animale et végétale, la qualité de l'environnement et la microbiologie industrielle. De tout temps, de grandes épidémies et pandémies provoquées par des agents pathogènes ont dévasté le monde : lèpre, variole, malaria, méningite, choléra, syphilis, tuberculose, poliomyélite, grippe etc. Après la découverte des antibiotiques, la médecine espérait avoir la possibilité d'éradiquer toutes les maladies infectieuses. Mais les récents échecs, comme la menace de nouveaux agents pathogènes, le retour de vieux ennemis et le développement de souches résistantes aux antibiotiques nous rappellent que nous ne devons jamais baisser la garde. En effet, au cours de ces dernières années de nombreuses maladies sont apparues comme le SIDA, SARS, Ebola et récemment l'apparition de la grippe (aviaire, A H1 N1). Malgré les progrès accomplis pour contrôler certaines maladies, les microbiologistes ne doivent cependant pas occulter les risques que représentent toujours les maladies infectieuses. La propagation des grandes maladies infectieuses fait peser une menace sur nos pays. L'émergence de nouveaux agents pathogènes, les infections nosocomiales, le développement des résistances aux antibiotiques et la perturbation par l'homme, de l'écologie microbienne constitue un problème très préoccupant.
La sécurité alimentaire et l'environnement La sécurité alimentaire est devenue le centre d'intérêt primordial dans cette ère de mondialisation. La communauté scientifique est appelée à fournir les données nécessaires et à affiner les outils scientifiques pour l'évaluation du risque. « En microbiologie alimentaire, de nombreuses questions ont été débattues durant ces journées tant pour l'évaluation du risque microbiologique dans les aliments que pour la mise en place des bases scientifiques pour prendre des mesures destinées à réduire le risque de maladies liées à des agents pathogènes transmis par les aliments. » ajoute Pr Mahjoub Aouni qui nous précise que « la microbiologie environnementale requiert également un soutien résolu à la fois en raison de l'intérêt fondamental qu'offre une connaissance accrue de la diversité biologique et en raison des applications éventuelles de cette connaissance à des domaines comme la bioremédiation. En microbiologie industrielle, l'autre facette bénéfique des microorganismes, nous avons eu l'occasion d'assister à des présentations de résultats en rapport avec la production de métabolites d'intérêt, la bioconversion, la préparation de vaccins et la lutte biologique.Sur le plan fondamental, la symbiose réussie entre la virologie fondamentale et la biologie cellulaire (relation hôte parasite) a permis des avancées considérables dans la compréhension de la morphogenèse virale. L'étude des mécanismes moléculaires et cellulaires mis en jeu dans ces formes de vie élémentaires rejoint les questions fondamentales de la vie et de ses origines. Ces recherches ont pris une dimension nouvelle grâce à la meilleure connaissance des génomes, grâce à la technique d'exploration à grande échelle aux niveaux génomique et protéomique ainsi qu'aux outils informatiques de modélisation du vivant. » Tous ses enjeux majeurs nous a souligné Pr Chédlia Fendri secrétaire général de la STM, ont été abordés au cours de ces journées et doivent rester au cœur des programmes de recherche soutenus par le ministère de l'enseignement supérieur de la recherche scientifique et de la technologie et profiter de l'important et constant appui du Président de la République, à la recherche scientifique (budget de la recherche atteindra 1,5% du PIB d'ici 2014. La Tunisie attache une importance toute particulière au développement de programmes de recherche dans le domaine de la biotechnologie, l'environnement, l'agriculture et la santé, thèmes auxquels la microbiologie trouve aisément sa place. Cette manifestation a réuni plusieurs doctorants qui ont pu confronter les résultats de leurs recherches à ceux d'autres équipes sous le regard des professeurs et chercheurs seniors. Ces derniers ont aussi présenté les résultats de leurs recherches scientifiques fondamentales ou appliquées nécessaires pour la promotion. Notre souhait est d'attirer les industriels ou autres organismes concernés par nos travaux afin de les valoriser. D'ailleurs, nous associons des organismes nationaux et internationaux dans un objectif de renforcer notre coopération, échanger des expériences et élargir notre public cible en témoigne la présence parmi nous de collègues maghrébins et européens. Notre souhait est de multiplier ces rencontres. Des journées communes seront organisées avec les sociétés française et algérienne de microbiologie. A cette occasion, je tiens, au nom du comité d'organisation et du bureau de la STM à remercier tous ceux qui ont prêté main forte à l'organisation de ces journées en l'occurrence le Ministère de l'Enseignement Supérieur de la Recherche Scientifique et de la Technologie, le Ministère de la Santé Publique, l'Université de Monastir, l'Université de Sousse et les autorités régionales sans oublier les laboratoires qui ont sponsorisé ces journées. »