Entamant sa deuxième phase au niveau des régions, la consultation nationale sur la formation professionnelle, est bien partie ces jours-ci dans de nouveaux gouvernorats du Nord au Sud, en vue de prospecter l'état des lieux et les perspectives de développement du secteur, appuyés par des recommandations concrètes qui seront élaborées dans des rapports et prises en considération dans l'élaboration des grandes orientations du 11ème Plan de développement (2007-2011) et au cours de la prochaine décennie. Décidée le 10 janvier 2006 par le Chef de l'Etat, la consultation nationale sur la formation professionnelle, qui comporte trois étapes (conférence régionale, interrégionale et nationale) vise à répondre aux besoins de l'entreprise en une main d'œuvre qualifiée et spécialisée et par conséquent fournir davantage de chances à l'insertion des diplômés. Dans une première étape, la consultation a démarré au cours des mois d'octobre et de novembre 2006 au niveau de chaque région du Nord au Sud et a comporté des exposés sur les réalisations du secteur et les principaux enjeux d'avenir, la nouvelle restructuration de la formation professionnelle en complémentarité avec le système éducatif ainsi qu'une présentation des suggestions sur les perspectives de modernisation du secteur à l'échelle régionale et nationale. Elle a été clôturée par la conception de rapports comprenant les recommandations de toutes les parties concernées par ce secteur ; experts, représentants des différents ministères et structures spécialisées, cadres et députés, représentants des organisations nationales (UTICA, UTAP, UNFT, FTAV, UGTT...), représentatives des chambres nationales et régionales des institutions de formation et bureaux de consultation.
Pallier les diverses défaillances et difficultés enregistrées Durant ces derniers jours, la consultation a été organisée à l'échelle interrégionale Nord-Est (Tunis, Nabeul, Zaghouan, Ariana, Ben Arous, La Manouba et Bizerte), du Centre-Est (Mahdia, Sfax, Sousse et Monastir) et du Sud-Ouest (Médenine, Gabès et Tataouine) avec la participation des composantes de la société afin qu'elles contribuent, à travers leurs initiatives et suggestions à approfondir le dialogue le dossier de la formation professionnelle en Tunisie et ses perspectives de développement à l'avenir. Les participants ont relevé la responsabilité qui incombe au secteur de la formation professionnelle d'autant qu'il est appelé à renforcer les ressources humaines en Tunisie, à relever les défis futurs et à renforcer la compétitivité de l'économie nationale. A cet égard, ils ont précisé que le secteur de l'éducation et de la formation est appelé aujourd'hui à former des compétences aptes à attirer les investissements et capables de créer et d'innover et ont insisté sur la nécessité de renforcer les passerelles entre les secteurs de l'éducation et de la formation à même de trouver des modalités de passage à tous les niveaux de l'enseignement supérieur. Il est, également, question de renforcer les mécanismes de financement dans le domaine et de promouvoir encore plus la formation continue pour la hisser à des paliers supérieurs. Par ailleurs, les participants ont appelé à pallier les diverses défaillances et difficultés enregistrées, à savoir la réticence des jeunes vis-à-vis du système de la formation, l'absence d'une passerelle effective entre l'éducation et la formation, ainsi que la rentabilité faible du secteur de la formation privée... Cette deuxième étape précède la phase de couronnement de la consultation nationale sur la formation professionnelle qui sera marquée par la tenue prochainement à Tunis d'une conférence nationale sur le thème «La formation professionnelle, voie de réussite».
Du nouveau dans la consultation Cette consultation aspire une nouvelle restructuration et réforme du secteur visant, essentiellement, à jeter les bases d'une passerelle effective entre le système de la formation et celui de l'éducation, d'une part, et entre ceux de l'enseignement supérieur, d'autre part, l'ultime but étant de créer un processus d'apprentissage et du savoir-faire professionnel sélectif et plus souple au cours duquel l'élève apprenant aura, ainsi, le choix de s'orienter, à son gré, vers le chemin le mieux adapté à ses propres capacités cognitives, à profil, à ses compétences et à ses aspirations. Bref, l'élève ou le stagiaire aura libre recours à l'une des deux voies d'enseignement connues : ou bien le système éducatif ordinaire ou bien la formation professionnelle, avec une possibilité d'alternance, le cas échéant.
65 000 diplômés par an Les objectifs pour 2009 consistent à porter le nombre de diplômés à 65 000 diplômés par an (contre34.000 actuellement), à accroître le nombre des bénéficiaires des programmes de formation continue, afin de passer de 140.000 par an actuellement à 300 mille à la fin de 2009, répartis sur 8 000 entreprises économiques. Il est prévu, également, d'introduire de réformes fondamentales en vue d'instituer un système de financement plus efficace pour la formation professionnelle, à travers des mesures nouvelles et simplifiées visant à faire bénéficier l'entreprise et les apprenants des encouragements et incitations au financement des activités de formation. A rappeler que le système de formation professionnelle en Tunisie s'appuie sur un réseau de 343 centres de formation professionnelle homologués contre 167 centres en 1997. De nouveaux centres seront aménagés durant le prochain quinquennat. Ce secteur s'est taillé, au fil des ans, une place de choix dans le système de l'éducation et de la formation national, notamment depuis l'entrée en vigueur de la loi d'orientations sur la formation professionnelle en 1993. Le Conseil ministériel, tenu le 22 décembre 2006, vient confirmer l'intérêt accordé à ce secteur, et ce en insistant sur la nécessité d'assurer la mise à niveau de ce secteur, de promouvoir le rendement de la formation professionnelle et d'améliorer sa qualité, de manière à répondre aux besoins du pays en termes de spécialités et de compétences dans les différents métiers et professions. A cet égard, le Conseil a décidé de renforcer le potentiel de formation et à faciliter les conditions d'accès à ce secteur, tout en mettant l'accent sur le volet de la qualité, d'intensifier la formation en collaboration avec l'entreprise, et s'employer à la hisser au rang de partenariat dans certains secteurs et de mettre en place un programme spécifique pour la formation des formateurs et s'inspirer des expériences avancées dans ce domaine. Selon les propos de M. Sadok Korbi, ministre de l'Education et de la Formation , aux Chambres des députés et des conseillers, lors des débats sur le budget de son département, le taux d'intégration des diplômés de la formation professionnelle dans la vie économique est important mais qu'il est variable d'une spécialité à une autre. Le ministre a évoqué, par ailleurs, l'évolution continue enregistrée dans le secteur de la formation professionnelle, évolution illustrée par l'augmentation de sa capacité d'accueil, la qualité de ses programmes et méthodes de formation, précisant que le nombre des diplômés des établissements publics de cette formation a atteint cette année 31.000 contre 27.000 en 2005.