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L'impulsion de l'emploi, le développement des régions intérieures, le programme de mise à niveau... Débat radiotélévisé avec le ministre de l'Industrie et de la Technologie
La chaîne "TUNISIE 7" et la Radio nationale ont diffusé, hier, un débat sur l'industrie et la technologie. Il s'agit du 15ème débat radiotélévisé organisé avec les membres du gouvernement sur instructions du Président Ben Ali. Ont pris part à ce débat animé par M.Afif Chelbi, ministre de l'Industrie et de la Technologie plusieurs citoyens, intervenants publics et privés dans les secteurs de l'industrie et de la technologie ainsi que plusieurs professeurs, chercheurs universitaires et représentants des organisations de la société civile. Les participants se sont interrogés, au cours du débat, sur la contribution de l'industrie à l'impulsion de l'emploi et au développement des régions intérieures. Ils se sont enquis des résultats du programme de mise à niveau industrielle, engagé depuis 1995, et de l'avancement de la réalisation du programme de mise à niveau des zones industrielles. L'impact de la crise financière et économique internationale sur les exportations industrielles et l'éventualité de proroger l'application des mesures d'appui conjoncturel, destinées à améliorer la compétitivité des entreprises tunisiennes touchées par la crise, ont également été évoqués. Ils ont demandé des éclaircissements sur les moyens de réduire le coût de la facture d'énergie et l'éventuel dédommagement auquel la société tunisienne de l'électricité et du gaz (STEG) procèderait, au profit de sa clientèle, en cas de détérioration de leurs équipements électroménagers suite à une coupure soudaine de l'électricité. L'industrie emploie 600 mille Tunisiens Répondant aux questions soulevées, M. Chelbi a annoncé que l'industrie tunisienne emploie 600 mille personnes contre moins de 200 mille avant le Changement. Les activités industrielles destinées à l'exportation emploient 400 mille personnes. La Tunisie, a-t-il indiqué, est devenue le premier pays sud-méditerranéen exportateur de produits industriels vers l'Union Européenne (UE). Les recettes de ces exportations atteindront 18 milliards de dinars, d'ici fin 2010, contre moins de un milliard de dinars en 1987. Le ministre a mis en exergue les résultats positifs du programme de mise à niveau industrielle qui a démarré en 1995, lequel a permis de quadrupler la valeur des exportations tunisiennes vers l'UE qui sont passées de 4,5 milliards de dinars en 1995 à 18 milliards de dinars en 2010. M. Chelbi a mis l'accent sur l'apport de ce programme, notamment, au niveau du secteur du textile-habillement qui constitue le premier secteur pourvoyeur d'emplois en Tunisie (plus de 200 mille emplois actuellement). Toutes les marques européennes d'habillement sont présentes en Tunisie, a souligné le ministre, mettant en exergue les perspectives fort prometteuses que ce secteur offre, d'autant plus que la Tunisie a acquis une expérience mondiale dans le domaine. Pour 2010, les prévisions tablent sur 5 milliards de dinars pour les exportations du textile-habillement, a indiqué M. Chelbi.
Un milliard de dinars pour la subvention des prix des hydrocarbures
Dans sa réponse à une question sur les factures d'électricité et du gaz, le ministre a affirmé que l'Etat œuvre à fournir au moindre coût, l'énergie aux citoyens, consacrant 1 milliard de dinars annuellement à la subvention des prix des hydrocarbures. A cet effet, la bouteille de gaz est subventionnée à hauteur de 10,5 dinars et le citoyen ne l'achète qu'à 7,5 dinars. Le prix réel de la bouteille est de 18 dinars, ce qui fait qu'une enveloppe de l'ordre de 300 millions de dinars est consacrée annuellement à la subvention des bouteilles de gaz. M. Chelbi a fait savoir que le kilowatt d'électricité revient à 150 millimes, dont 100 millimes sont payés par le citoyen et 50 millimes sont à la charge de l'Etat. La STEG vend, par ailleurs, la tonne de gaz naturel au citoyen à 250 dinars, au moment où son cout réel est de 500 dinars, soit une subvention de 100%.
30 nouvelles villes raccordées au réseau du gaz naturel
L'Organisation de Défense du Consommateur (ODC) a évoqué la question relative au payement par la STEG d'indemnités financières à ses abonnés (citoyens et entreprises) suite aux coupures et aux retours brusques de l'électricité qui causent la détérioration des appareils électroménagers. Le ministre a souligné, à ce propos, que la plupart des coupures d'électricité sont d'ordre interne, c'est à dire causées par l'abonné et non pas la STEG. M. Chelbi a indiqué que la STEG procède à des évaluations périodiques de la qualité de ses services qui, a-t-il précisé, sont comparables à ceux fournis par les entreprises d'électricité mondiales, rappelant le programme de la STEG relatif à l'amélioration continue de la qualité de ses prestations de services. S'agissant du programme d'extension du réseau de raccordement au gaz naturel, le ministre a affirmé que 30 nouvelles villes seront raccordées au réseau, d'ici fin 2010, portant ainsi le nombre total des villes raccordées à 80, contre seulement 4 villes en 1987. Il a ajouté que ce nombre devrait atteindre les 140, à l'horizon 2014. Il a rappelé qu'en Tunisie, le coût du raccordement au réseau du gaz naturel, est presque gratuit, sachant que l'abonné ne paye que 140 dinars du coût total (500 dinars) et cette somme est payée sur plusieurs tranches à raison de 3,5 dinars par mois. La maîtrise de la consommation pour réduire le coût de l'énergie M. Chelbi a mis l'accent sur le rôle de l'audit énergétique dans la réduction de la consommation de l'énergie au sein des entreprises, à des taux pouvant atteindre les 30%. Il a évoqué les programmes d'appui aux entreprises économiques dans leur processus d'auto-production d'électricité à partir des énergies renouvelables, rappelant que ces entreprises ont la possibilité de vendre l'excédent de production à la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (STEG). Le ministre a souligné que l'adoption de la technique d'isolation thermique (murs et toits), lors de la construction de nouveaux bâtiments, permet d'économiser 30% de la consommation d'énergie. Il a annoncé, à cette occasion, la construction prévue de 70 000 bâtiments économes en énergie à l'horizon 2014, faisant remarquer que l'Agence nationale de maîtrise de l'énergie (ANME) a publié un guide sur les techniques de construction de ce type de bâtiments. Industrie: accroissement de 20% des exportations nationales Au sujet de l'état de santé du secteur industriel, le ministre a déclaré que l'industrie tunisienne est parvenue à se remettre rapidement de la crise financière internationale. IL a ainsi annoncé un accroissement de 20% des exportations industrielles nationales, d'ici fin fin 2010, en comparaison avec l'année précédente. M. Chelbi a mis en exergue les mesures conjoncturelles décidées par le Chef de l'Etat pour venir en aide aux entreprises exportatrices en difficulté. Il a fait savoir que ces mesures, qui ont d'ores et déjà été prorogées, ne seront pas renouvelées dans la mesure où le nombre d'entreprises demandant à bénéficier de ces mesures d'appui a baissé de 25 entreprises par mois, en période de crise, à 2 et 3 entreprises actuellement.
Mise à niveau des zones industrielles
Evoquant le programme de mise à niveau industrielle, M. Chelbi a indiqué que ce programme a démarré au profit de 50 zones industrielles et qu'il sera procédé, au cours de la prochaine période, au réaménagement de 64 anciennes zones industrielles qui ne répondent pas aux normes internationales en vigueur. Il a fait savoir que les nouvelles zones industrielles sont créées conformément à la norme internationale " ISO 14000 " et aux standards internationaux en vigueur en matière d'économie d'énergie et de sauvegarde de l'environnement. Dans ce contexte, le ministre a passé en revue les programmes futurs du ministère visant à promouvoir les zones industrielles tunisiennes à l'international.
Changement profond au niveau de la carte industrielle
Le ministre a évoqué le changement profond qui s'opère au niveau de la carte industrielle grâce à la réalisation de projets industriels aux niveaux de l'axe médian et des régions intérieures, telles que Zaghouan, Béja, Jendouba, le Kef, Gafsa, Kairouan et Siliana, alors que la réalisation de tels projets ne concernait que les régions côtières. Il a indiqué que les emplois créés dans le secteur industriel, à Siliana, ont atteint 6000 contre 500 dix ans auparavant. Concernant la mise en œuvre de la stratégie de développement, décidée par le Chef de l'Etat, en juillet 2008, lors de la session extraordinaire du Conseil régional du gouvernorat de Gafsa, le ministre a affirmé que durant les deux dernières années, 5 000 emplois ont été créés dans le secteur industriel, soit un nombre similaire à celui qu'offre la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG). La région qui dispose désormais de tous les attributs d'une nouvelle destination industrielle dans le pays, a connu au cours des deux années écoulées, a-t-il dit, " un saut qualitatif " à la faveur de l'implantation dans la région d'entreprises de fabrication de composants automobiles, de textile en plus des centres d'appels.
Croissance des industries pharmaceutiques
Le ministre a relevé que ce secteur couvre actuellement 45% des besoins du pays en médicaments et que les unités pharmaceutiques tunisiennes produisent 1500 médicaments sur un total de 2500 consommés en Tunisie. Il a ajouté que le chiffre d'affaires du secteur s'élève à 350 millions de dinars et que l'objectif escompté consiste à le doubler pour atteindre 700 millions de dinars en 2014, l'ultime but étant d'assurer 60% des besoins nationaux en médicaments. M. Chelbi a fait remarquer que la Tunisie compte parmi les principaux pays producteurs de médicaments dans la rive sud de la Méditerranée, notant que la pharmacie centrale accorde la priorité au produit national lors des appels d'offres relatifs à l'achat de médicaments.
Création d'un projet en moins d'une heure
Répondant à une suggestion proposant de réduire davantage les délais de création de projets, M. Chelbi a affirmé que les guichets uniques répartis sur tous les gouvernorats et détenteurs de la norme internationale "ISO 9000" garantissent la création du projet "légalement" en moins d'une heure, précisant que 14 mille nouveaux projets industriels sont crées annuellement en Tunisie. Il a indiqué que les promoteurs de projets sont confrontés à des difficultés lorsqu'il s'agit d'obtenir des financements auprès des institutions bancaires, appelant ces structures à moderniser leurs méthodes d'intervention, notamment auprès des jeunes promoteurs, et de renforcer leurs services en compétences appelées à les accompagner davantage dans la réalisation de l'étude de faisabilité de leurs projets. Le ministre a fait savoir, dans ce contexte, que le ministère œuvre à encadrer les jeunes promoteurs afin de les aider à réaliser des études de faisabilité des projets, l'objectif étant de renforcer leurs capacités à "convaincre les structures de financement".
Cahier des charges pour les industries agroalimentaires
Le ministre a affirmé que les industries agroalimentaires sont soumises à des critères d'hygiène rigoureux, rappelant l'existence d'un programme de contrôle de la qualité de la production de toutes les entreprises du secteur et de leur degré de respect du cahier de charges organisant le secteur. La Tunisie compte actuellement 400 entreprises opérant dans le secteur et soumises à un cahier de charges. M. Chelbi a fait savoir que 6 huileries ont été fermées en raison du non respect des normes de santé et environnementales stipulées dans le cahier de charges.
L'huile d'olive exportée n'est conditionnée qu'à hauteur de 7%
M. Chelbi a indiqué que plus de 90 % de l'huile d'olive tunisienne sont exportés en vrac sans un label l'identifiant sur les marchés extérieurs, rappelant que la création du fonds de promotion de l'huile d'olive conditionnée (FOPROHEC) a permis de porter la quantité de l'huile d'olive conditionnée et exportée de 1% en 2005 à 7% en 2010. Elle devrait atteindre 10% en 2011. Le nombre des sociétés opérant dans ce secteur est passé à 36 en 2010 contre 10 entreprises en 2005. Le ministre a fait remarquer que 18 actions de promotion de l'huile d'olive tunisienne ont été organisées sur plusieurs marchés tels l'Europe, le Japon et la Chine. M. Afif Chelbi s'est dit confiant en la capacité des industries tunisiennes, qui ont pu affronter de multiples difficultés au cours des deux dernières décennies, à franchir de nouveaux pas sur la voie de la compétitivité et de la qualité totale et à contribuer efficacement à la réalisation des priorités nationales pour la prochaine étape.