Le Temps-Agences - Le président américain Barack Obama, la Russie, la France et l'UE se sont dits préoccupés hier par la décision d'Israël d'autoriser 1.300 logements juifs dans le secteur à majorité arabe d'Al Qods car elle complique encore la reprise des négociations avec les Palestiniens. «Ce genre d'activité n'aide jamais quand il s'agit de négociations de paix», a déclaré Barack Obama, lors d'une conférence de presse à Jakarta. «Je suis préoccupé par le fait que nous ne voyons pas les parties faire l'effort (...) qui permettrait une avancée» dans les négociations, en vue de «créer les conditions pour qu'Israël vive côte à côte en paix avec une Palestine souveraine», a-t-il ajouté. Lundi, le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley, avait déjà indiqué que les Etats-Unis, où se trouve actuellement le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, étaient «profondément déçus» par cette annonce. Israël a approuvé lundi la construction de 1.300 logements dans le secteur à majorité arabe à Al Qods, dont un millier dans le quartier de colonisation juive de Har Homa, près de la ville palestinienne de Beït Lahm. La chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, et la France ont demandé hier à Israël de revenir sur sa décision. «Ce plan (de construction) est en contradiction avec les efforts déployés par la communauté internationale pour reprendre les négociations directes et la décision devrait être infirmée», a dit Mme Ashton dans un communiqué. «Les colonies sont illégales en vertu du droit international, constituent un obstacle à la paix et menacent de rendre une solution à deux Etats impossible», a-t-elle ajouté. Déplorant «vivement» ce feu vert, la France a également «demandé instamment aux autorités israéliennes de revenir» sur cette décision «contre-productive». «Il ne faut pas laisser se refermer l'opportunité ouverte le 2 septembre à Washington par la reprise des négociations directes en vue de créer un Etat palestinien viable vivant en paix aux côtés d'Israël», a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero. La Russie a pour sa part indiqué accueillir la décision israélienne «avec la plus vive préoccupation» et jugé «nécessaire que la partie israélienne s'abstienne des travaux annoncés» afin de permettre «de poursuivre les négociations israélo-palestiniennes». «Ce dialogue reste une solution sans alternative pour aboutir à un règlement politique juste et global au Proche-Orient», a souligné le ministère russe des Affaires étrangères. Au cours de sa rencontre lundi avec Netanyahu, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'était lui aussi «dit préoccupé par la reprise de constructions», jugeant «vital de sortir de l'impasse diplomatique». Jugeant qu'Israël se considère comme «au-dessus des lois», le négociateur palestinien Saëb Erakat en a appelé hier à la communauté internationale. «Si, en construisant des colonies, Israël veut boycotter la création d'un Etat palestinien souverain, le monde doit lui répondre en reconnaissant l'Etat palestinien dans ses frontières de 1967, avec Al Qods comme capitale», a-t-il affirmé. Selon l'ONG anti-colonisation israélienne La Paix Maintenant, un projet de construction de 800 logements a également été relancé dans un nouveau quartier de la colonie d'Ariel, en Cisjordanie occupée, qui permettra «d'encercler la localité voisine palestinienne de Salfit».