Le père ainsi que ses deux enfants étaient à la maison. Chacun d'eux vaquait à ses occupations quand soudain, vers le coup de 21H l'un des frères entendit deux personnes l'appeler. Ils cognaient à la porte en le sommant de sortir les voir. Sorti à leur rencontre, il s'est trouvé face à deux jeunes voisins de quartier. Ils étaient armés de gourdins et dès qu'il s'est présenté à eux, ils ont commencé à le tabasser durement, et ils cognaient très fort. Il est arrivé à s'échapper et quelques mètres plus loin, il a ramassé grosse pierre qu'il jeta dans leur direction, atteignant gravement l'un d'eux à l'œil. En entendant les cris, le père et le frère qui étaient à l'intérieur sont sortis en courant et découvrirent leur frère qui gémissait, l'œil ensanglanté. Croyant avoir affaire à un voleur, ils ont pris le gourdin qu'il tenait et se sont mis à le cogner durement. Alertés, les membres de la famille du jeune homme sont arrivés sur les lieux et ont transporté la victime à l'hôpital. Ce dernier a été sauvé d'une mort certaine mais a perdu l'usage de son œil. L'expertise médicale a fait ressortir une incapacité physique évaluée à 20%. Une plainte a été déposée par les parents de la victime. Le père et ses deux enfants ont été embarqués. L'enquête a abouti à l'arrestation du jeune homme responsable de la grave blessure tandis que les deux autres, bien qu'inculpés, ont été laissés en liberté provisoire. Ils ont donc comparu les trois devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre d'agression grave. Le jeune homme en état d'arrestation a déclaré qu'il n'a fait que se défendre car il s'est trouvé face à deux individus qui dès qu'il leur est apparu ont commencé à le tabasser. Un différend les a opposés le même jour et qui a pris fin par des insultes réciproques. Le père et le frère en liberté ont déclaré qu'ils pensaient qu'ils avaient affaire à un voleur et c'est la raison pour laquelle ils l'ont tabassé. Les deux avocats ont plaidé dans le même sens et ils ont demandé l'acquittement d'autant plus qu'une nouvelle expertise a révélé que l'œil de la victime a été sauvé. Aussi l'avocat a présenté au juge une lettre de désistement des poursuites signée par la victime. L'affaire a été mise en délibéré.