Le Temps-Agences - Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, s'est dit prêt à des négociations sur le programme nucléaire de son pays mais a rejeté toute pression avant une rencontre prévue hier à Bakou avec son homologue russe Dimitri Medvedev, dont le pays a soutenu les dernières sanctions de l'ONU. «Nous sommes toujours prêts pour des négociations», a déclaré Ahmadinejad lors d'une conférence de presse dans la capitale de l'Azerbaïdjan, en marge d'un Sommet régional. «Ils (les pays occidentaux, ndlr) pensent qu'ils parviendront à quelque chose en faisant pression sur l'Iran, mais ce ne sera pas le cas. Ils espèrent qu'un blocus de l'Iran changera le peuple iranien. Mais le peuple iranien ne sera pas brisé par les sanctions», a-t-il ajouté. L'Iran et les grandes puissances réunies au sein du groupe 5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU: Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, plus l'Allemagne) ont convenu de reprendre le 5 décembre leurs discussions autour du programme nucléaire iranien, interrompues depuis octobre 2009. Mais ni le lieu de cette rencontre, ni le détail de son ordre du jour n'ont pour l'heure été fixés. Ce sujet devait être au centre des entretiens entre Ahmadinejad et le président russe, Dimitri Medvedev, dont le pays a rompu avec sa relative indulgence à l'égard de Téhéran en approuvant des sanctions adoptées en juin par le conseil de sécurité l'ONU. La rencontre entre les deux dirigeants sera la première depuis le refus de la Russie de livrer un système de missiles antiaériens sophistiqués S-300 acheté par l'Iran, provoquant une polémique entre les deux pays. Ces sanctions interdisent notamment la livraison de certains matériels militaires à Téhéran, mais les dirigeants iraniens ont présenté cette décision comme une soumission de la Russie aux Etats-Unis. L'Europe, les Etats-Unis et Israël s'étaient élevés contre le contrat sur les S-300, car ce système perfectionné de missiles, équivalent au système Patriot américain, permettrait à Téhéran de défendre efficacement ses installations nucléaires en cas de frappes aériennes. Cette saga autour de la livraison de ces missiles n'est que l'un des signes illustrant les distances prises par la Russie vis-à-vis de l'Iran, selon des experts.