Le ministère de la Santé publique en prend acte et déclare «compter sur nos propres moyens». - 17 millions de dollars* montant des subventions allouées depuis 2007 à la Tunisie. - Bonne nouvelle, le bilan du nouveau rapport de l'ONUSIDA est positif. « Globalement le monde a atteint l'objectif du millénaire pour le développement numéro 6 A ayant pour finalité de freiner et commencer à inverser la courbe de l'épidémie », a annoncé hier, M. Mohammed Belhocine, président du Groupe Thématique des Nations Unies sur le SIDA et Coordinateur Résident du Système des Nations Unies en Tunisie lors d'une conférence de presse qu'il a donnée au siège de l'Agence Tunisienne de Communication Extérieure (ATCE), en présence de Mme Myriam Ben Mamou, chargée du programme ONUSIDA en Tunisie. Les chiffres affichés par le rapport démontrent que le nombre de nouvelles infections a diminué de presque 20% lors des dix dernières années. Idem pour le nombre des décès dus au SIDA. Un bilan le moins que l'on puisse dire positif et rassurant. Toutefois il s'agit malheureusement de l'arbre qui cache la forêt. Le rapport démontre que la courbe d'évolution du VIH-SIDA est négative dans la région de l'Afrique du Nord et du Moyen Orient où l'on enregistre « une hausse de la prévalence du virus, c'est-à-dire la fréquence de la maladie », déclare M. Belhocine. Nous sommes en fait passés de 180 mille à 460 mille cas durant la période (2001-2009), soit (presque trois fois plus de cas alors que la population n'a pas augmenté). Un deuxième mauvais point soulevé par le rapport est que la région a enregistré une hausse au niveau des nouvelles infections par le VIH, pour atteindre les 75 mille cas. A remarquer dans ce contexte que le chiffre a été multiplié par deux. Ce n'est pas tout, les décès dus au SIDA ont également augmenté en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Le chiffre s'est multiplié par trois passant de quelque 8300 à 23 mille décès en 2009. Le tableau dressé dans la région MENA est dans sa globalité sombre. Il existe en fait « des épidémies souvent alimentées par l'usage de matériel non stérilisé d'injection de drogues dans plusieurs pays dont l'Iran, la Libye et la Tunisie », révèle le rapport de l'ONUSIDA. Le taux de couverture par le traitement antirétroviral reste de son côté faible, soit 11 % contre 36 % mondialement. A remarque à cet effet que la Tunisie assure une bonne couverture au niveau du traitement soit, une moyenne de 53 %. « Un bon bout de chemin reste à parcourir pour atteindre les meilleurs résultats », déclare M. Belhocine tout en rappelant les lacunes enregistrées au niveau du respect des droits des personnes vivant avec le VIH. Elles souffrent en fait de stigmatisation, de marginalisation. « Les femmes et les groupes marginalisés sont encore en vigueur dans de nombreux pays plombant ainsi les acquis de la riposte au SIDA et menaçant l'atteinte des cibles de l'accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en rapport avec le VIH », déclare le président du Groupe Thématique des Nations Unies sur le SIDA. « Ca tire vers le bas », ajoute M. Belhocine. Ce constat menace le travail accompli par les différents intervenants dans leur lutte contre le VIH-SIDA. En effet, « le financement international de la riposte au SIDA a baissé pour la première fois de son histoire », déclare M. Belhocine. D'où l'importance de mobiliser des fonds nationaux. Les gouvernements seront dès lors obligés de mobiliser davantage de moyens de leurs propres budgets pour faire face au VIH-SIDA et surtout financer les outils de prévention qui « coûtent moins cher que le traitement », d'après Mme Myriam Ben Mamou, chargée du programme ONUSIDA en Tunisie. Présentant les principaux résultats du rapport, Mme Ben Mamou a de son côté signalé que « les acquis de la riposte au VIH restent fragiles et menacés par les inégalités, le non respect des droits humains et la réduction du financement de la réponse ». A rappeler dans ce contexte que la Tunisie a bénéficié d'un montant de 17 millions de dollars depuis 2007 dans le cadre du programme de lutte contre le SIDA financé par le Fonds Mondial de Lutte contre le SIDA la Tuberculose et le Paludisme. Consciente de cette réalité la Tunisie « compte sur ses propres moyens pour le financement des actions menées dans la lutte contre le SIDA », déclare le représentant du ministère de la Santé publique. Mais nous misons également sur la prévention, moins coûteuse et plus efficace en termes de résultats. Certes les aides internationales seront bénéfiques pour la concrétisation des projets mais la Tunisie mise sur ses propres moyens, d'où une prise en charge totale du traitement. Sana FARHAT