Le Temps-Agences - Le parti du président Hosni Moubarak (PND) entend conserver une confortable majorité lors des élections législatives égyptiennes dont le premier tour a lieu aujourd'hui. De nouvelles manifestations avec des milliers de personnes ont eu lieu dans divers points du pays, quelques heures avant la fin de la campagne officielle vendredi à minuit, débouchant par endroits sur des heurts entre partisans de candidats rivaux, selon les services de sécurité. Environ 40 millions d'électeurs, sur 82 millions d'Egyptiens, sont appelés à voter pour 508 députés (dont un quota de 64 sièges réservés à des femmes). Le PND ne fait pas mystère de sa volonté de briser la représentation parlementaire des Frères afin de renforcer l'image de stabilité du régime. L'opposition légale, morcelée en une vingtaine de petits partis sans grande audience, pourrait profiter d'un reflux des Frères musulmans et d'une volonté du pouvoir de promouvoir à la place une opposition laïque. La campagne a également été marquée par des tensions avec les Etats-Unis, qui ont exprimé leur inquiétude face au climat préélectoral et réclamé en vain des observateurs internationaux. Le président de l'Assemblée, Fathi Sorour, a répondu en affirmant que les pressions américaines faisaient le jeu des Frères musulmans et risquaient d'amener en Egypte un "Etat religieux". L'opposant Mohamed ElBaradei, qui avait fait en début d'année un retour triomphal au Caire après avoir dirigé l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), n'a pas réussi à rallier l'opposition à un boycott du scrutin. Le président Moubarak a promis des élections "libres et régulières", tandis que son Premier ministre Ahmed Nadhif a assuré que le processus électoral serait géré "d'une manière intègre".