Le Temps-Agences - Les fuites de notes diplomatiques américaines orchestrées par WikiLeaks ont provoqué la colère de Washington tandis que les grandes capitales cherchaient à parer aux conséquences possibles de ces révélations. Le président français Nicolas Sarkozy, a estimé hier que la publication de ces câbles diplomatiques relevait du "dernier degré d'irresponsabilité", selon le porte-parole du gouvernement français. La Chine mise en cause pour ses relations avec l'Iran a de son côté espéré que les fuites de WikiLeaks "ne perturberaient pas les relations sino-américaines" et que Washington allait "gérer correctement" ce dossier, selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hong Lei. WikiLeaks et ceux qui disséminent ces informations "sont des criminels", a dénoncé lundi Robert Gibbs, porte-parole de la présidence américaine, jugeant que ces fuites constituent "de graves violations de la loi et une menace grave pour ceux qui mènent et aident notre politique étrangère". De son côté, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a évoqué une "attaque contre la communauté internationale". Certains des câbles diplomatiques révélés par WikiLeaks mettent en cause la Chine, notamment son implication dans le transfert d'éléments de missiles nord-coréens à l'Iran qui auraient transité par son territoire. Un autre télégramme relate les propos du vice-ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Chun Yung-Woo, qui aurait dit notamment que les dirigeants chinois ne considèrent plus la Corée du Nord "comme un allié utile ou fiable". Pour sa part, l'Iran a décidé de traiter par le mépris les révélations de WikiLeaks sur l'hostilité de ses voisins arabes pour ne pas tomber dans un "piège" des Etats-Unis. Le Japon s'est joint hier aux critiques visant WikiLeaks: "c'est scandaleux, c'est un acte criminel", a dénoncé le ministre japonais des Affaires étrangères, Seiji Maehara. WikiLeaks a "volé ces documents et les a publiés, je ne distingue aucun aspect positif dans cet acte". Les documents, récupérés par WikiLeaks et publiés par plusieurs grands médias, ont jeté une lumière crue sur les coulisses de la diplomatie américaine. La Maison Blanche a annoncé avoir ordonné un passage en revue des procédures de sécurité pour éviter de nouvelles révélations. Le ministre de la Justice Eric Holder a rappelé qu'une "enquête pénale est en cours, nous ne sommes pas en position pour l'instant de donner des résultats, mais l'enquête est en cours". --------------- Le site, cible d'une attaque informatique Le Temps-Agences - WikiLeaks a annoncé hier matin qu'il faisait l'objet d'une attaque informatique, et le site est inaccessible pour les utilisateurs aux Etats-Unis et en Europe. WikiLeaks, qui vient de rendre public des centaines de câbles diplomatiques américains, a fait savoir sur Twitter qu'il faisait l'objet d'une "attaque par déni de service", une méthode souvent utilisé par les hackers pour ralentir les sites. Le site WikiLeaks avait déjà fait l'objet d'une attaque dimanche, mais celle d'hier semblait plus puissante.