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Silence stratégique; filature entre Ettadhamen et la Cité Mohamed Ali à Radès… Puis le coup de filet
Le grand professionnalisme des forces de l'ordre

Une bande de malfrats, de criminels, sans un seul atome d'humanisme dans le cœur. Un enfant de 4 ans et demi, innocent…. qui ne comprend rien et qui n'a rien fait… Un enfant en proie à ses ravisseurs, pris en otage, terrorisé par des têtes de fin de race ; un enfant qui implore sa maman, son père, qui demande pitié… mais qu'ils n'écoutent pas… Car ce ne sont pas des êtres humains. Ce ne sont pas des citoyens dignes de la Tunisie ; mais des êtres faits d'une pâte maléfique, méchants, mauvais et, finalement, idiots.
Depuis le 29 octobre dernier, le petit Montasser a vécu sous l'emprise de ces monstres. Ces derniers se croyaient-ils « immunisés » par Satan ? Ont-ils cru qu'ils étaient libres de leurs mouvements après qu'un intelligent black-out ait été décrété sur l'affaire ?
Deux frères habitant Cité Ettadhamen avec deux autres compères : ce serait là le noyau.
A ces deux là s'ajouteraient un autre, un complice qui savait tout mais qui ne dénonçait pas ce crime odieux et le sous-traitant dans la location de la fameuse Clio utilisée le jour du kidnapping.

Vengeance morbide ?

Le grand-père de Montasser est un entrepreneur en bâtiment. Le père de Montasser y travaille, ainsi que l'un des frères ravisseurs. C'était il y a plusieurs années. Après avoir quitté l'entreprise, il aurait demandé une attestation qui n'a rien de légal. Elle lui aurait été refusée bien sûr.
Et c'est là que le plan aurait été mijoté. Une vengeance sous forme de kidnapping moyennant une rançon de 500 mille dinars pour libérer l'enfant.
… Or, les forces de l'ordre poursuivaient leurs investigations. Personne ne parlait plus de cette affaire parce que forces de l'ordre, médias et le peuple tunisien tout entier étaient en symbiose. Une complicité tacite se mouvait : ayons confiance en eux, laissons-les travailler comme ils savent le faire et évitons d'instrumentaliser l'affaire.

L'étau se resserre

Les pistes sont rabattues avec une superbe mordante.
Elles conduisent quelque part dans une cité à Radès où le garçon est tenu en captivité. L'un des frères se rend, entre-temps, à Cité Ettadhamen. Il est capturé. Par un savant mécanisme mis au point par les forces de l'ordre, l'autre frère, à Radès, apprend la nouvelle : il aurait alors « empaqueté » le petit dans une espèce de valise ou de sac de friperie et l'aurait déposé recouvert de toutes sortes d'amas, dans un terrain vague… Puis, il aurait relayé Cité Ettadhamen où il fut à son tour capturé (des versions font aussi état de l'enfant endormi dans une chambre de l'appartement)
Sur ce, les forces de l'ordre récupèrent le petit Montasser, annoncent la bonne nouvelle à ses parents et l'ont soumis aux soins médicaux nécessaires. A l'heure où nous livrions ce journal à l'impression, il était encore sous suivi médical. Aujourd'hui, il rentrera à la maison.
En tous les cas, non seulement il faut saluer notre police, mais il faut lui rendre grâce pour son patriotisme, son dévouement à la cause de la sécurité dans notre pays et son haut degré de professionnalisme.
Mohamed Ali EZZINE

L'avis du psychiatre : le Pr. Wahid Koubâa
« Tout l'art consiste à savoir reconquérir sa confiance envers ses parents et envers le système »

“Il y a trois ordres de symptômes psychologiques dans ce cas de kidnapping : Il s'agit de l'hyper-vigilance, de l'évitement et de l'intrusion des images de traumatisme. Parlant de l'hyper-vigilance, le Pr Koubaâ a précisé que dans ce cas, l'enfant victime de kidnapping fait des réactions rapides et il est toujours en état d'alerte tout en ayant une réaction de fuite très rapide en cas de danger. Il a aussi des signes somatiques et d'angoisse dont, des palpitations, des bouffées de chaleur, des douleurs abdominales, un mal de crâne… « Quand le traumatisme est très important, l'enfant kidnappé a l'air d'être sidéré avec une vigilance glacée », explique le Pr Koubaâ.
Parlant du deuxième impact ou symptôme, à savoir l'évitement, le spécialiste précise qu'il s'agit de « l'évitement de tout ce qui risque de reproduire l'agression, d'où le rejet de l'école, la fuite de l'endroit où il y a eu l'incident. Le kidnappé fait même le détour de l'endroit comme il développe une conduite d'accompagnement ».

Intrusion des images de traumatisme

Pour ce qui est de l'intrusion des images de traumatisme, le Pr Koubâa explique que cela s'effectue que ce soit dans le sommeil et ce en faisant des cauchemars, ou en étant réveillé. L'enfant kidnappé devient anxieux, terrorisé et toujours en veille ». « Tout cela entraîne une forte distractibilité avec baisse de rendement scolaire », toujours d'après la même source. Et le spécialiste d'enchaîner : « ça risque même d'entrainer une instabilité motrice, une baisse d'appétit avec amaigrissement et bégaiement et parfois une reprise d'uriner. Il y aura aussi des soupirs, et un essoufflement ».
En fait, nous pouvons parler d'éléments dépressifs avec tristesse profonde et retrait. Il y aura aussi une perte d'intérêt et de l'élan vital. L'enfant devient dès lors indifférent, passif avec un visage peu expressif. Il va douter de tout, de sa sécurité de la capacité de ses parents à le protéger et du système en général.
Tout l'art consiste alors à savoir reconquérir sa confiance envers ses parents et envers le système. Il s'agit là de la résilience, c'est-à-dire de la capacité de rebondir face à un traumatisme. L'essentiel dans cette situation c'est de renforcer sa confiance en soi, de le sécuriser, de le serrer contre soi. Il y a différents moyens que les parents et les spécialistes peuvent utiliser pour réconcilier l'enfant, entre autres, l'humour, la mise en scène du traumatisme c'est-à-dire le psychodrame. Le dessin peut aider, le sport de manière régulière aussi. Il faut savoir lui offrir des moments de repos. Il faut une psychothérapie en cas de symptôme majeur et qui dure longtemps”.
Sana FARHAT

Que dit la loi ?
“La peine serait de 20 ans d'emprisonnement parce que l'enfant est âgé de moins de dix-huit ans”

Me Amor Farouk Gharbi- Le rapport médical qui sera établi déterminera la peine maximale qui pourrait être la prison à perpétuité- Le texte de loi ne parle pas de kidnapping. En revanche, l'article 237 du Code pénal détermine la punition à dix ans d'emprisonnement en cas d'enlèvement. Cette peine peut atteindre les 20 ans et même la perpétuité et ce selon les circonstances de l'enlèvement. Dès lors, la loi détermine la punition comme suit : « est puni de dix ans d'emprisonnement, quiconque aura, par fraude, violences ou menaces, enlevé ou tenté d'enlever une personne ou l'aura traînée, détournée ou déplacée ou aura tenté de l'entraîner, détourner ou déplacer des lieux où elle était ».
Le deuxième paragraphe de l'article 237 du Code pénal stipule que « la peine est portée à vingt ans d'emprisonnement, si la personne enlevée ou détournée est un fonctionnaire ou membre du corps diplomatique ou consulaire ou un membre de leur famille ou un enfant âgé de moins de dix-huit ans ». Les « kidnappeurs » risquent alors dans ce cas une peine de prison de vingt ans car, Montasser n'est âgé que de cinq ans.
Mieux encore, et toujours dans le même contexte « cette peine sera appliquée, quelle que soit la qualité de la personne, si elle a été enlevée ou détournée pour répondre du versement d'une rançon ». Le texte précise que la peine est l'emprisonnement à perpétuité, si l'enlèvement ou le détournement a été effectué par arme ou à l'aide d'un faux uniforme ou une fausse identité ou un faux ordre de l'autorité publique ou s'il en est résulté une incapacité corporelle ou une maladie. Le rapport médical qui sera établi déterminera la peine maximale qui pourrait être la perpétuité.
S.F

Montasser était gardé, hier, sous surveillance médicale ; aujourd'hui, il rentre à la maison
Ses retrouvailles avec sa mère et son père
« Papa, maman… J'aime l'Etoile »

La tante de Montasser: «Je veux les voir exécutés sur la place publique»- Montasser Ben Rejeb a été retrouvé et en l'espace de quelques heures, la nouvelle s'est propagée dans le quartier « El Khadhra ». La police avait prévenu la famille tôt le matin que leur enfant avait été retrouvé et depuis, l'émotion et la tension n'avaient cessé de monter.
Les gens vivent en compassion avec la maison familiale du petit kidnappé, depuis presque deux mois. Les petits groupes éparpillés dans la rue ou dans le jardin se rappelaient les conditions du kidnapping. Certains avançaient des versions des faits et des retrouvailles. D'autres racontaient que l'un des kidnappeurs avait travaillé dans le passé comme forgeron chez le grand-père ; règlement de compte ? En attendant la version officielle, chacun essaye de deviner ce qui s'était passé…
De temps en temps, des you-you se faisaient entendre, accentués avec l'arrivée du père. Montasser quant à lui, doit quitter aujourd'hui l'hôpital où il a été admis depuis qu'on l'a retrouvé, et ce pour le suivi médical nécessaire.
« Il va bien, il nous a reconnu sa mère et moi et nous a appelé, il nous a également dit qu'il aimait l'Etoile sportive. Certes, il n'était pas en pleine forme et il ne bougeait pas trop, mais il est sain et sauf, c'est l'essentiel », a déclaré son père, essayant de contrôler son émotion qui s'est néanmoins manifestée lors des accolades échangées entre lui et le grand père de Montasser.
Dans un coin du jardin se sont rassemblées les cousines du petit Montasser, impatientes de le revoir ; elles se sont remémoré les mauvais jours vécus dans l'attente de la délivrance de l'angoisse de l'inconnu. « Les enquêteurs ont travaillé dans un silence si total que nous avons commencé à perdre espoir ! Mais ils ont bien fait. De temps en temps, nous entendions des rumeurs sur les kidnappeurs, mais jusqu'à présent, nous ne savons toujours pas ce qui s'était vraiment passé ».
La tante du petit, âgé de 5 ans, semblait tiraillée entre l'angoisse de l'attente et la joie. Elle assure avoir entendu parler le père et les proches de la rançon : « Quelques jours après l'enlèvement de mon neveu, on a appelé Jamel et on lui a demandé un million de dinars. Une heure après, on l'a rappelé pour demander la moitié de la somme et depuis ce dernier coup de fil, nous n'avions eu aucune nouvelle ».
Quant à la punition qu'elle et sa famille auraient pu exiger, elle avance qu'elle est d'accord avec son entourage qui voudrait voir les kidnappeurs « exécutés sur la place publique ». Une voisine qui passait par là s'écriait à son tour : « la peine de mort devient peu de punition dans leur cas. Personnellement, je voudrais les voir croupir à vie dans une prison sans même voir le soleil. Ils devraient apprendre qu'on ne touche pas à des enfants de cette façon. L'enlèvement de Montasser nous a par ailleurs tous traumatisés et quand j'emmenais mes enfants à l'école, ma main tremblait à l'idée qu'ils pouvaient connaître le même sort que Montasser »…
Hajer AJROUDI


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