Le Temps-Agences - Les dirigeants sud-américains ont fait vendredi des adieux émus au charismatique président brésilien Luiz Ignacio Lula da Silva lors de son dernier Sommet international à deux semaines de la fin de son mandat. «Reste Lula, reste», a lancé le président chilien Sebastian Pinera, paraphrasant l'appel des supporters brésiliens au «roi» Pelé, lors de son dernier match au stade du Maracana. «A très bientôt Lula», a dit de son côté l'argentine Cristina Kirchner réunie à Foz de Iguaçu (sud) avec ses pairs du Mercosur, le bloc commercial créé en 1991 par l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay. La Bolivie et le Chili sont membres associés et le Venezuela est en cours d'adhésion. Après huit ans à la tête du Brésil, Lula passera le témoin le 1er janvier à Dilma Rousseff, son héritière désignée qui sera la première femme à diriger le géant sud-américain. L'ancien ouvrier métallurgiste quitte le palais présidentiel du Planalto auréolé d'une cote de popularité de 87%, un record absolu. Ce Sommet «a une signification spéciale pour moi» car il «est le dernier événement de mon agenda international en tant que président», a déclaré Lula à ses homologues. Il a affirmé avoir «eu beaucoup de moments heureux» dans ses relations avec les chefs d'Etat mais qu'aucun ne se comparait «avec ceux du Mercosur». «Je pars d'ici avec la certitude que le travail que nous avons fait a valu la peine», a souligné le chef de l'Etat brésilien dont la participation aux réunions du Mercosur a commencé en 2003. Après avoir été longuement ovationné, Lula a été salué par les chefs d'Etat présents un par un. Le bolivien Evo Morales, le plus démonstratif, a dit que Lula «méritait d'être le secrétaire général des Nations Unies». Lula a écarté cette hypothèse à plusieurs reprises en affirmant que c'est un poste pour un «bureaucrate». En huit ans, tirant parti d'une économie en pleine expansion, il a fait du Brésil un acteur majeur des grandes négociations internationales sur le commerce, l'environnement ou la réforme de la gouvernance économique mondiale. Lula est apparu pour la dernière fois sur la scène mondiale au Sommet du G20 en novembre à Seoul. Il a été l'un des principaux artisans du renforcement de ce groupe réunissant les grands pays industrialisés et les puissances émergentes au détriment du seul G8 des pays riches. Face aux Etats-Unis, il a aussi cherché à renforcer l'intégration économique des pays sud-américains jusqu'à présent tentés de conclure, chacun de leur côté, des accords commerciaux bilatéraux avec leur grand voisin.