Je jouissais comme beaucoup du bonus mensuel octroyé par un opérateur de communication que tout un chacun reconnaîtra. J'étais heureux en bon consommateur «pavlovisé» quand un S.M.S indiquant le montant de mon bonus me parvenait en début de mois. Heureux jusqu'au jour où l'un de mes proches me conseilla, avec ferveur de profiter des largesses que m'octroierait l'agence en optant pour le bonus à un dinar qui me permettra de téléphoner autant que je veux à qui je veux… mais pendant un laps déterminé de temps écouté sans vraiment lui prêter d'attention. Cela n'a pu empêcher ce proche fort intentionné de m'inscrire pour le bonus à un dinar sans me consulter, convaincu qu'il était de m'avoir convaincu. Ce bonus ne m'a absolument servi à rien puisque j'étais en vacances, donc en famille, et que je n'avais pratiquement personne à joindre pendant la période de la journée qui m'était allouée. Un dinar de perdu, ce n'est pas la fin du monde, me diriez-vous mais le plus dur va suivre. En début du mois suivant, je ne reçus aucun millime de bonus. En essayant d'en savoir les raisons, on m'informa que le bonus à un dinar a fait tomber à l'eau l'autre bonus qui me ramenait, au bas mot, trente dinars. J'eu une pensée dévastatrice pour mon proche mais me ravisais aussitôt et demandais à la charmante fonctionnaire de me réinscrire à mon ancien bonus. Ce retour à la case départ me fut illico refusé. Je n'y avais plus droit. Par contre, elle me propose un autre service qui consistait à ce que je perçoive 60% de bonus au-delà de trente dinars dépensés. N'ayant pas d'autre choix, j'optai pour cette dernière proposition. Cette agence nous poussait donc à dépenser plus de trente dinars pour jouir d'un retour heureux de nos dépenses. Qu'à cela ne tienne, j'acceptai étant quelqu'un qui est habitué, depuis belle lurette, à accepter ce qu'on lui impose en essayant de se convaincre que c'est lui qui l'avait choisi. J'ai fini par ressembler à mes semblables du pays. J'avais à peine commencé à ressentir les bienfaits de ce nouveau bonus quand un SMS incongru m'avisa qu'il ne me restait que cinq dinars pour bénéficier de 60% de Bonus. Quelques minutes plus tard, je reçus le même SMS… puis encore le même. Je me hâtai d'acheter une carte à cinq dinars. Cela n'a pas empêché l'arrivée d'un SMS. Toujours le même ! Suivit un autre … puis encore un autre… quelqu'un m'appelait le SMS suivait. J'achetai une autre carte aussitôt suivie d'un autre SMS. J'appelai quelqu'un, un autre SMS suivait. J'ai reçu presque une centaine de SMS en quarante-huit-heures, de jour comme de nuit. J'appelais la centrale des réclamations pour que cesse ce harcèlement. Personne à l'autre bout à part la voix dans la machine qui me vantait d'autres services offerts par l'agence. J'appelais une… deux… cent fois. Personne ne répondait. J'ai pensé déposer plainte pour harcèlement mais je me suis vite rendu compte que je devais m'estimer heureux de tous les services publics puisque c'est moi qui les ai, librement, choisis.