Coiffeur de métier, le protagoniste dans cette affaire, recevait à longueur de journée tous les jeunes du quartier où il tient sa boutique. Parmi eux, un jeune réparateur de mobylette, qui possédait un petit local au coin de la même rue. Au cours d'une journée, et à la suite d'une panne de moteur, le coiffeur a remis sa mobylette au jeune homme aux fins de la réparer. Ce dernier l'a informé qu'il devait la garder jusqu'au lendemain. Le même jour, et à la suite d'une ronde de routine effectuée par la police, le réparateur a été interpellé pour vérification d'identité. Il conduisait la mobylette du coiffeur. Les agents de l'ordre ont trouvé que le comportement du jeune homme était suspicieux et ont procédé de ce fait à une fouille. Ils ont trouvé dans une petite caisse, à l'arrière de la mobylette, deux sachets. Ils ont conduit le jeune homme au poste pour un complément d'enquête et là après avoir vérifié le contenu du sachet, ils se sont rendu compte qu'il s'agissait de produits stupéfiants. Interrogé, le jeune homme a déclaré qu'il était consommateur mais qu'il ignorait qu'il y avait les deux sachets dans la caisse. Le lendemain, le coiffeur a eu échos de l'arrestation du jeune homme à qui il a confié la mobylette. Il a décidé de s'éclipser et de ne pas se présenter aux agents de l'ordre. Ceci a bien sur confirmé les doutes qui entouraient sa totale implication dans cette affaire. Le jeune homme a été jugé par une chambre criminelle qui l'a condamné à une peine de prison ainsi qu'à une amende. Au cours du même procès, le coiffeur a été condamné par défaut à une peine de 10 ans de prison ferme avec exécution immédiate pour détention de produits stupéfiants à but lucratif. Après plusieurs mois d'évasion et voulant prouver sa bonne foi, il s'est rendu aux auxiliaires de la justice pour faire opposition à la condamnation dont il a fait l'objet. Il a été traduit en état d'arrestation devant la cinquième chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis. Il a déclaré qu'il n'a jamais été mêlé à ce genre d'affaires. Il n'a jamais connu le milieu de tout ce qui touche les stupéfiants. Interrogé sur les raisons de sa fugue, il a répondu qu'il avait eu peur de se trouver en prison pour un délit qu'il n'avait pas commis. Son avocat a demandé l'acquittement étant donné que le dossier était vide de tout élément matériel pouvant confirmer l'accusation. Les analyses effectuées ont donné un résultat négatif. L'inculpé arrêté en premier et qui a été condamné n'a pas confirmé que les sachets trouvés dans la caisse de la mobylette appartenaient à son client. Pour terminer l'inculpé a prié le juge de le libérer car il n'est pour rien dans cette affaire et que son seul tort est d'avoir donné sa mobylette pour réparation. L'affaire a été mise en délibéré.