Ça pourrait passer, mais ça ne passe pas. Alors on revoit le film à rebours. Le film ? Les films. Oui mais le film ? Il est à rebondissements. Sauf qu'il est fort à craindre cette fois-ci, que les carottes soient effectivement cuites. Au point qu'espérer un miracle, relèverait plutôt de l'illumination la plus forcenée, sous des latitudes certes, où justement ceci expliquant cela, il n'y a donc plus de raison de ressentir avec autant d'acuité, l'onde de choc qui a dû atteindre, avec une très forte amplitude, pas seulement la grande famille du cinéma s'il en est, de par le monde, qui a au moins la possibilité de rouspéter sans se faire lyncher, mais aussi toute personne qui a l'immense chance de pouvoir ouvrir chaque matin porte et fenêtres, pour respirer… La sentence est lestée de plomb : six ans de prison ferme, vingt-ans d'interdiction d'écrire et de réaliser des films, de donner des interviews aux médias, de quitter le territoire, et… tenez-vous bien, d'entrer en contact avec des milieux internationaux du cinéma, avec des personnalités et des organismes artistiques et culturels iraniens ou internationaux basés à l'étranger. La culture comme les films, comme tout ce qui relève du domaine de la pensée et des arts, de la création en somme, constituant visiblement cette épée de Damoclès qui fait peur à tous ceux à qui on ne donnerait pas le bon dieu sans confession, et qui, une fois conscients que la quadrature du cercle se resserre, et qu'ils risquent l'étranglement, préfèrent tendre un miroir aux alouettes, d'un côté puisqu'il s'avère que le ridicule ne tue pas, et une muselière de l'autre au cas où, on ne sait jamais, des vents contraires précipiteraient un chaos dont ils n'ont de cesse, en vérité, de repousser l'imminence. Mais « l'œil était dans la tombe et regardait Caïn »… Jafar Panahi, Mohamed Rasoulov… et tant d'autres…