Le Temps-Agences - Il s'agit probablement de la plus importante découverte en matière d'énergie depuis la création de l'Etat d'Israël. Le groupe américain Noble Energy, principal opérateur d'un gisement offshore de gaz naturel au large d'Israël, baptisé Léviathan, a indiqué mercredi que ses réserves étaient estimées à 450 milliards de m3, ce qui permettra à Israël de devenir exportateur. Cette nouvelle estimation confirme le passage escompté de Léviathan du deuxième au premier rang des champs gaziers exploités par Israël en Méditerranée. "Léviathan est la dernière grande découverte de Noble Energy et la plus vaste découverte en exploration de notre histoire", a indiqué dans un communiqué Charles Davidson, le patron de Noble Energy, basé à Houston, Texas (sud des Etats-Unis). Des tests supplémentaires sont encore nécessaires pour connaître précisément la capacité de Léviathan, qui se situe au large de la ville de Haïfa (nord). Il s'agit, avec Tamar, de l'un des deux gisements offshore très prometteurs découverts ces dernières années au large d'Israël. "Israël pourrait devenir un exportateur de gaz vers l'Europe. Nous sommes d'ailleurs prêts à collaborer à un tel projet avec des investisseurs étrangers, mais aussi avec la Grèce et Chypre", a récemment déclaré le ministre israélien des infrastructures nationales Uzi Landau. Ces ambitions se heurtent néanmoins à la contestation de pays voisins. Les frontières maritimes avec le Liban ne sont pas délimitées alors que les deux pays sont techniquement en état de guerre. La Turquie estime également avoir son mot à dire. Elle a protesté contre un accord de délimitation des zones économiques exclusives conclu le 17 décembre entre Israël et Chypre, destiné à permettre aux deux pays la poursuite des recherches sous-marines d'hydrocarbures sans crainte de conflits d'exploitation. L'entrée en production de Léviathan ne devrait pas intervenir, selon des analystes, avant 2017. Noble Energy détient 39,6 % des droits pour Léviathan, suivi par les compagnies Delek Drilling et Avner Oil Exploration, à hauteur de 22,67 % chacune, et Ratio Oil Exploration, pour le reste.