La politique motive, certes, le conflit actuel entre la Turquie et la Syrie : Ankara ayant le soutien de l'Otan, et jouant un premier rôle dans un trouble « projet » baptisé « le printemps arabe », tandis que Damas a le soutien de la Russie, du mal aimé l'Iran et du craint et redouté dragon chinois. Mais en plus de la politique, la géopolitique pourrait grandement influer sur la donne. N'oublions pas en effet que la région contient un immense champ gazier récemment découvert au large des côtes maritimes allant d'Israël vers le nord de la Syrie. Selon le groupe américain « Noble Energy », société basé à Houston, Texas et principal opérateur du site, les réserves du gisement offshore de gaz naturel au large d'Israël baptisé « Léviathan » étaient estimées à 450 milliards de m3. Ce gisement est l'un des sites offshore les prometteurs découverts ces dernières années dans la région. Israël est entrain d'exploiter ce site en regard de ses côtes, mais ses voisins entendent bien eux aussi profiter de cette manne. En dehors d'Israël et de Chypre, la Turquie, la Syrie, l'Egypte et le Liban comptent bien défendre leur potentiel gazier respectif en Méditerranée. Le ton est donné et le président du Parlement libanais Nabih Berri avait affirmé que le Liban devait exploiter le potentiel en gaz et en pétrole au large de ses côtes, tout en mettant en garde contre un monopole israélien des réserves énergétiques dans l'est de la Méditerranée. « Le Liban doit immédiatement prendre des mesures pour défendre ses droits non seulement financiers, mais également économiques politiques et souverains », avait déclaré Nabih Berri, en juin dernier. Et d'ajouter : « Israël s'est empressé de se présenter comme un Emirat pétrolier, ignorant le fait que, d'après les cartes, ce gisement s'étendait jusqu'aux eaux libanaises » De son côté, La Turquie, ancien allié d'Israël, avait protesté contre un accord de délimitation des zones économiques exclusives conclu le 17 décembre 2010 entre Israël et Chypre. Ce dernier est destiné à permettre aux deux pays la poursuite des recherches off-shore d'hydrocarbures de part et d'autre. Et si la Syrie semble concentrée actuellement sur ses affaires internes, elle n'en demeure pas moins grandement préoccupée par le partage de l'immense champ gazier que représente « Leviathan ». Ce maudit site de Leviathan pourrait donc devenir une nouvelle source de conflit entre les pays de la région.