Dar Chérif à Sidi Jmour, Djerba abritera entre les mois d'avril et juillet 2011 l'exposition du peintre allemand Otto Dix (1891-1969), qui aura lieu avec le concours des ministères du Tourisme et de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine. Il s'agit des collections privées des enfants et petits enfants d'Otto Dix ainsi que celles de deux autres collectionneurs de Constance en Allemagne. L'événement sera fêté en grande pompe en présence de nombreuses personnalités dont Ya Dix, petit fils du peintre. Otto Dix (2 décembre 1891- 25 juillet 1969), est issu d'un milieu ouvrier (son père Ernst Gauis Franz Dix, travaillait dans une mine de fer), mais reçoit une éducation artistique par sa mère, Pauline Louise Dix, qui s'intéressait à la musique et à la peinture. Après avoir suivi le professeur de dessin Ernst Schunke pendant sa jeunesse, Dix prend des cours à Gera de 1905 à 1909 auprès de Carl Senff, qui doute de l'avenir de son élève en tant que peintre. Une bourse d'étude, fournie par le Prince de Reuss, permet à Dix d'entrer à l'Ecole des arts appliqués de Dresde, où il étudie entre 1909 et 1914. Johann Nikolaus Türk et Richard Guhr figurent parmi ses professeurs. Dix s'essayera au cubisme, au futurisme et plus tard, au dadaïsme. Quand la guerre éclate, il s'engage comme volontaire dans l'artillerie de campagne allemande. Après la prise du pouvoir par les nazis en 1933, Dix, alors enseignant à l'université, est l'un des premiers professeurs d'art à être renvoyé, persécuté parce que considéré « bolchévique de la culture » selon les nationaux-socialistes. La même année, menacé de prison et de camp d'internement, il commence une « émigration intérieure » dans le sud-ouest de l'Allemagne (à Randegg en 1933 puis à Hemmenhofen en 1936), près du lac de Constance, où il se met à peindre des paysages. En 1937, ses œuvres sont dites « dégénérées » par les nazis. 170 d'entre elles sont retirées des musées et une partie est brulée ; d'autres sont exposées lors de l'exposition nazie «Art dégénéré». A la fin de la deuxième guerre mondiale et jusqu'à sa mort, Dix s'éloigne des nouveaux courants artistiques allemands. Il ne s'identifie ni au réalisme social en vogue dans la République démocratique allemande, ni à l'art d'après-guerre dans la République fédérale d'Allemagne. Il reçoit pourtant de hautes distinctions et des titres honorifiques de ces deux Etats. En 1972, le musée d'art moderne de la ville de Paris abrite l'exposition « Otto Dix : peintures, aquarelles, gouaches, dessins et gravures du cycle de la guerre ». En 1991, lors du centenaire de sa naissance, de grandes expositions de son œuvre sont organisées à Dresde, Stuttgart en Allemagne et à Londres. En 2003, le centre Pompidou à Paris organise la manifestation picturale, « D'une guerre à l'autre ». En 2009, « Fauves et Expressionnistes. De Van Dongen à Otto Dix, réunit les chefs d'œuvre du musée Von Der Heydt-Musée Marmottan Monet, Paris. Et en 2010, le musée des arts de Montréal vient d'organiser une grande exposition sur le thème « Rouge cabaret : le monde effroyable et beau d'Otto Dix ». Un événement à suivre avec beaucoup d'intérêt !