Une pensée signée Pierre Auguste Renoir me vient à l'esprit en regardant l'exposition qui se tient actuellement à la galerie d'art et d'essai le Damier : pour moi un tableau doit être une chose aimable, joyeuse… il y a assez de choses embêtantes dans la vie pour que nous n'en fabriquions pas encore d'autres . Certes « Le moulin de la galette » du même auteur peint en 1876, est bien loin, mais dans cette expo de groupe, il y a comme un air de fête qui célèbre l'identification de l'impérissable allant d'un classicisme « Dégasien » au prélude d'une danse contemporaine. De la Carmen de Bizet à la féerie boréale, autant de titres évocateurs qui nous invitent à entrer dans le tourbillon de la danse. De la Grèce à l'Afrique, des Indiens de la prairie nord-américaine à la Chine, de l'Inde à l'Egypte, la danse, comme le pensait Mevlana Djellal Eddine Rùmi le fondateur de la confrérie des derviches tourneurs, est un « incessant aller et retour de l'énergie vitale » qui rejoint la symbolique du chiffre onze, onze comme le nombre des plasticiennes qui exposent leur « transe… en… danse ». Le peintre allemand Otto Dix (1891-1963) passionné de shimmy (ragtime américain) disait que la danse est « comme une forme supérieure d'intoxication », mais là où les mots n'existent plus, la danse apparaît, qu'elle soit populaire ou improvisée, collective ou individuelle, faisant « happening » ou pas de deux, elle est célébration, un langage en soi qui ne demande humblement qu'à éloigner toute la dualité du temporel. Sylvain Monteleone