Le Temps-Agences - Le Premier ministre libanais Saâd Hariri s'est rendu à New York hier pour discuter avec le roi Abdallah d'Arabie saoudite et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton de la crise politique au Liban, a indiqué un responsable gouvernemental. Il devait évoquer avec ses deux interlocuteurs les fortes tensions liées à l'enquête du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) sur l'assassinat de son père, l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, dans un attentat à Beyrouth en 2005, selon ce responsable. Le Liban est suspendu à la publication d'un acte d'accusation par le TSL chargé d'identifier et juger les assassins de Rafic Hariri. Le camp de Saâd Hariri soutient le tribunal mais celui du Hezbollah chiite l'accuse d'être "politisé" et "à la solde d'Israël". Le Hezbollah, qui s'attend à une mise en cause de certains de ses éléments, a mis en garde contre toute tentative d'arrestation et fait pression sur Hariri pour qu'il désavoue le TSL. Ce bras de fer a suscité la crainte d'une reprise des violences et l'éclatement du fragile gouvernement d'union, dont les travaux sont paralysés dans l'attente de l'acte d'accusation du TSL pour lequel aucune date n'a été fixée. "Je vais là-bas pour discuter des moyens de faire avancer les efforts de médiation qui constituent une garantie pour la stabilité du Liban", selon Saad Hariri. Il a révélé qu'une "initiative syro-saoudienne (en vue de régler la crise) est prête et attend d'être appliquée", accusant le Hezbollah de n'avoir pas respecté ses engagements. L'initiative a été selon lui élaborée avant le départ en novembre du roi Abdallah pour les Etats-Unis où celui-ci est en convalescence après deux opérations du dos. "Mes propres engagements ne seront appliqués que si l'autre partie respecte les siens", a poursuivi Hariri, sans préciser le contenu de l'initiative.