Le Temps-Agences - Les dix ministres du Hezbollah et de ses alliés ont démissionné, hier, du gouvernement de Saaâd Hariri, enfonçant le pays dans la crise liée à l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Le onizème démissionnaire est Adnane Sayyed Hussein, l'un des cinq ministres proches du président de la République, considéré comme neutre. Cette annonce est intervenue au moment même où Saâd Hariri, en visite aux Etats-Unis, était reçu par le président américain Barack Obama. "Le timing de l'annonce de la démission est symbolique car ils (le Hezbollah) veulent que ce soit une claque pour les Etats-Unis, a affirmé Moustapha Allouch, membre du conseil politique du mouvement de Saâd Hariri. Saâd Hariri a effectué une série de rencontres aux Etats-Unis. Il a s'est réuni notamment la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, le président français Nicolas Sarkozy et le roi Abdallah d'Arabie Saoudite. «Les ministres de l'opposition (...) présentent leur démission du gouvernement, en espérant que le président de la République (Michel Sleimane) prendra rapidement les mesures nécessaires pour former un nouveau gouvernement», a dit le ministre de l'Energie Gebrane Bassil, lors d'un point de presse à Rabyeh près de Beyrouth, entourés des autres ministres. Le gouvernement Hariri pourrait s'effondrer si un onzième ministre présentait sa démission. Le cabinet, qui compte actuellement 30 ministres, s'effondre si plus d'un tiers de ses ministres se retirent, selon la Constitution. Le Hezbollah s'attend en effet à être mis en cause dans le meurtre de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005. Ces démissions seraient donc un moyen de faire pression sur le Premier ministre, Saâd Hariri, fils de Rafic. Objectif: qu'il désavoue le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), chargé de l'enquête sur l'assassinat.