L'Etoile était parfaite dimanche, l'Espérance était en dessous de tout. Dès les premières minutes on sentait que cette dernière ne pouvait espérer gagner. Mais de là à aller jusqu'à ce score faramineux, c'est que plusieurs choses se sont conjuguées. La forme technique, athlétique de l'ensemble sahélien, l'équilibre parfait de ses lignes d'un côté et un jeu de routine où l'autosuffisance des joueurs de l'Espérance qui n'a pu faire le poids. Les bévues de la défense « sang et or » et en particulier son gardien, l'irresponsabilité professionnelle de Darragi, n'expliquent pas la déroute espérantiste, même s'ils ont contribué à la faillite de leur équipe. Mais rien ne diminuera du mérite de l'Etoile qui semble désormais la plus digne de représenter la valeur du football Tunisien, même si au classement elle est toujours le dauphin, cette première journée du retour sera donc marquée de pierre blanche pour nous avoir promis et d'une façon magistrale que la lutte pour le titre ne fait que commencer. L'Espérance n'est pas la seule à pâtir de la journée inaugurale du retour. Autant qu'elle, l'olympique de Béja est atteint profondément dans ses perspectives qu'il voulait plus optimiste. Pourtant il n'a pas été inférieur à son adversaire sfaxien mais ce petit but qu'il concéda va sûrement peser lourd à l'avenir. En effet il a vu ceux dont il était le voisin au classement vaincre et prendra option pour de meilleures places. L'AS Marsa grâce à sa seconde victoire consécutive se voit du même coup se rapprocher du ventre mou du classement. Battre l'ES Zarzis de cette façon, cela dénote des potentialités plus sérieuses qu'on ne le pensait. La JSK est dans le même cas. Une deuxième victoire la voit non seulement dépasser son adversaire du jour mais rejoindre le gros paquet qui talonne les quatre premiers. Là une remarque s'impose concernant l'ES Hammam-Sousse. Cette attachante équipe après deux succès chez elle et deux nuls à l'extérieur, vient de connaître sa première défaite depuis la fin de novembre. Est-ce un accident ou c'est la limite de ses moyens ? Mais le plus spectaculaire ce « week-end » après la grande victoire de l'Etoile c'est bien le triomphe de l'AS Gabès aux dépens du Stade Tunisien. On peut invoquer l'état du terrain un jour creux comme il peut toujours arriver, la mésaventure des stadistes à Gabès leur enlève beaucoup d'atouts pour la suite de la compétition. Qui sont alors les grands bénéficiaires de la première journée ? L'Etoile bien évidemment, mais qui peut nier l'importance du coup réussi par le CSH – Lif même si une victoire sur El Gaouafel à Radès semble des plus normales, la façon de l'obtenir d'abord et surtout ses conséquences sont à mettre en exergue. Décidemment les banlieusards sont en passe à réussir une saison qu'ils n'ont pas vécu depuis longtemps. Au coude avec le Club Africain et à quatre points de la troisième place avec en plus des arguments humains plus que valables, ils sont en mesure d'être parmi les plus en vue en fin d'année. Cette prétention était celle du CAB et encore plus du Club Africain, le nul que ces deux clubs ont fini par s'accorder samedi ne doit pas les contenter tout à fait. Le CAB est revenu de loin à cette occasion. Ce qui explique pourquoi dans les déclarations de ses joueurs semble l'avoir satisfait cela ne peut être le cas du Club Africain qui pour sauver sa saison il ne lui reste qu'à jouer les arbitres en cette deuxième moitié de la compétition. Or, il avait besoin samedi dernier d'une victoire qui l'aurait aidé à aplanir des difficultés graves au-delà du terrain. En conclusion disons que le championnat a choisi son virage pour rebondir. Douze journées restent à jouer. Assez pour que des promesses soient enfin tenues. Le spectateur neutre va gagner dans le spectacle et ce n'est pas seulement au haut du tableau. Pour qu'on prenne au sérieux la valeur actuelle de notre football il est nécessaire que sur deux points au moins on soit tranquillisé. Que l'Etoile ne soit pas trop grisée par sa victoire aussi large que méritée et que l'Espérance fasse preuve d'une maturité à perdre qui lui fera surmonter une certaine débâcle un dimanche de janvier.