Qui oserait remettre en question les victoires de l'AS Gabès et de la JSK ? Ce ne sont pas nous en tout cas, qui, naïvement ne leur donnions qu'une petite chance liée à un véritable exploit. Or ils n'ont pas eu à se surpasser outre mesure pour balayer deux finalistes de coupes d'Afrique. Expliquer la faillite de l'Espérance et du CS Sfaxien par une soi-disant surprise serait diminuer du mérite des deux vainqueurs. Mais il est vrai que le contre coup des multiples bouleversements dans les staffs de ces équipes est pour beaucoup. Des bouleversements qui ont eu, par contre, un effet contraire chez leurs vainqueurs. Comme quoi rien n'est décisif en football en général et en Tunisie en particulier. La démarche en zigzag permanent de nos équipes n'est pas le moindre de leurs défauts. Il n'y a qu'à observer l'Etoile par exemple pour s'en convaincre. L'Etoile qu'on a cru avoir annoncé la couleur, il y a une semaine a dû attendre six minutes après le temps règlementaire pour trouver une solution au problème posé par l'ES Zarzis et encore grâce à une balle arrêtée et un défenseur monté en appoint. Il serait juste, néanmoins, de relever dans cette incohérence quotidienne la marche placide du CS Hammam-Lif. Il vient tout simplement de se caser à la troisième place sans faire de bruit. Une place que sa victime de dimanche, le CAB, croyait lui revenir de droit. Au repos forcé, le Club Africain et le Stade Tunisien n'ont certes pas abdiqué pour les deux premières places. Surtout le premier nommé à qui il manque deux rencontres. En attendant et quoique la valeur des débats laisse à désirer, le championnat reprend des couleurs. L'Etoile n'est plus qu'à un point du leader. Dix points plus loin, la lutte ne semble pas stoppée. En effet avec quinze journées encore à jouer, il est prévisible que d'autres que les deux premiers vont à voir à revendiquer. Il faut toutefois récupérer les journées en retard pour voir plus clair. A ce titre c'est le Club Africain qui est le plus concerné. Pour mettre à jour son calendrier il aura à affronter et le Stade Tunisien et le CS Sfaxien. Son retour au devant de la scène exige de lui deux résultats positifs. Mais cela dépendra un peu de ses deux adversaires. Comme on le voit, ils sont nombreux à devoir réagir : l'Espérance d'abord que le profil qu'elle présente n'est pas aussi parfait qu'elle le croit. L'Etoile ensuite qui, elle aussi, est en train de compenser sa valeur technique assez moyenne par un réalisme qui ne peut lui suffire le CA, le ST et le CSS enfin qui devront avant tout régler leur compte resté en retard. Puis viennent le CSHL qui a désormais tout à gagner et rien à perdre. Le CAB qui après avoir représenté le challenger idéal, commence à rentrer dans les rangs. Et si on exclu pour le moment El Gaouafel qui bénéficie d'une léger bol d'air d'espoir, on retrouve six clubs enserrés dans un mouchoir de trois points. On a vu comment ce week-end l'AS Gabès et la JSK ont réagi. Comment l'ES Zarzis a manqué d'une minute le train qui l'aurait ramené de Sousse invaincu. On a vu samedi l'Avenir se débattre pour arrêter l'hémorragie. Et dimanche l'O. Béja arracher chez lui un nul avec deux buts comme il l'a déjà fait il y a quelques semaines en recevant le Club Africain. Onze journées viennent de passer sur le début du championnat. La coupe nous a surpris par l'élimination de quelques poids lourds. Les coupes d'Afrique nous décevoir amèrement. On a vu surtout les réactions les plus faciles quand ça ne va pas. On ne compte plus les entraîneurs limogés car c'est plus facile d'énumérer ceux qui ont survécu. On continuera pourtant à scruter les résultats et les scores. Dès demain un faux derby va nous replonger dans des calculs toujours faux toujours vains. Quand la lanterne rouge relance comme ce week-end la course au titre, tout n'est pas gagné d'avance désormais.