Notre consœur Assabah publie, dans son édition d'aujourd'hui, les péripéties de ces quatre dernières journées sombres à Kasserine. Vendredi dernier, des cohortes d'élèves et de lycéens sont sorties dans la rue, aux alentours de 8h du matin se dirigeant vers le siège du gouvernorat. Des citoyens et des sans emploi se sont joints à eux, venant des quartiers de Ezzouhour, Karma et Ennour. Ils ont été suivis par les forces de l'ordre qui ont veillé à ce qu'il n'y ait pas de débordements, les empêchant entre autres de pénétrer au siège du gouvernorat. Tout un chacun croyait que ces manifestations étaient destinées à être pacifiques. Or, dans la nuit du vendredi au samedi, après un calme apparent, de nouveaux troubles éclatèrent lorsqu'on apprit que le jeune Hosni Ben Mohamed Klii (36 ans, chômeur et non diplômé du supérieur) est mort au centre de Ben Arous des suites de ses blessures puisqu'il s'était immolé par le feu. Ainsi, ce furent des actes de vandalisme aux alentours du quartier où habitait le jeune malheureux. Et ce fut la nouvelle, la vraie étincelle qui s'est propagée aux autres quartiers. Dès lors, et à l'aube du samedi, les éléments de l'armée nationale se sont déployés pour protéger les biens publics faisant une ceinture de protection autour du gouvernorat, de la municipalité et d'une station-service ainsi que des établissements bancaires. Durant la matinée, les élèves reconduirent le même scénario. Mais c'est la nuit que des affrontements se sont produits avec les forces de l'ordre aux quartiers Ennour, Ezzouhour et la Cité olympique. Des équipements (municipalité et autres) furent saccagés. Ainsi les habitants entendirent-ils le crépitement des balles et des bombes lacrymogènes. Le dimanche, on enregistra un certain calme… Mais un calme qui précède une nouvelle tempête qui s'est produite lors des obsèques de jeunes ayant péri lors des manifestations. Les actes de violence se sont poursuivis jusqu'à une heure tardive de la nuit. Hier, tout était fermé à Kasserine… Mais des manifestations et des affrontements se sont produits encore une fois lors des obsèques de deux autres jeunes.