Le président déchu a figuré sur une seule liste d'accusés. Il a été impliqué dans la deuxième affaire annoncée par le ministre de la Justice portant sur l'acquisition de biens mobiliers et immobiliers et les placements financiers illicites à l'étranger, et la détention et le transfert de devises de manière illégale. Une accusation qui n'a pas satisfait un bon nombre d'avocats et politiciens . Témoignages Me. Abdessatar Ben Moussa, ex-Bâtonnier : « Il doit être jugé par le Tribunal pénal international » « C'est une accusation banale. Il a été incriminé pour l'acquisition de biens mobiliers et immobiliers et les placements financiers illicites à l'étranger, et la détention et le transfert de devises de manière illégale. Alors qu'il a porté atteinte à la sûreté de l'Etat en ordonnant à la police présidentielle de tirer sur des civils. Je considère qu'il devrait figurer sur la première liste des accusés et il doit être jugé selon l'article 73 du Code Pénal. Je trouve d'ailleurs qu'il a commis un crime contre l'humanité d'où la nécessité qu'il soit jugé par le Tribunal pénal international. Pour ce qui est du mandat d'arrêt, il doit émaner des instances internationales. Nous avons une convention judiciaire avec l'Arabie Saoudite et pas une convention d'extradition en matière pénale, rien ne l'oblige alors à extrader le président déchu. » S.F ---------------------------------- Me. Fakher Gafsi, membre de la Section de Tunis du Conseil de l'Ordre des Avocats : « C'est une mascarade…Il a commis un crime contre l'humanité » « Ben Ali est accusé pour une affaire très simple à résoudre. Il suffit qu'il désigne un avocat de l'étranger pour un éventuel compromis avec la douane. Il n'aura qu'à payer une amende ! C'est une mascarade. Il a commis un crime contre l'humanité et c'est d'ailleurs lui qui a donné les ordres pour tuer les citoyens. Nul ne peut nier qu'il est le premier responsable de ce qui s'est passé. Il faut qu'il soit jugé très sévèrement. Pour ce qui est des autres affaires je considère que la liste des corrompus est beaucoup plus large que celle établie. Le clan de Ben Ali et sa famille, de Seriati est plus nombreux. J'attire aussi l'attention sur d'autres noms qui n'ont figuré sur aucune liste notamment, l'ex-ministre de l'Intérieur. Je me demande pourquoi ? » S.F ---------------------------------- M. Mohamed Kilani, Secrétaire général du parti socialiste de gauche : « On ne peut que suivre la loi progressive » « Dans cette affaire on ne peut que suivre la loi progressive. La condamnation de Ben Ali pour des crimes contre l'humanité ne peut être possible qu'après avoir récolté des preuves matérielles. Autrement le jugement définitif incombe au rapport qui sera établi par les deux commissions celle de l'établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption et celle concernant l'établissement des faits sur les abus au cours des derniers évènements. Leurs prérogatives consistent à dresser la liste des accusations qui pourraient mener à l'inculpation Ben Ali. Il faut donc patienter le temps que ces commissions fassent leur travail. Alors que jusque-là, ce n'est aucunement le cas. On passe notre temps dans des querelles idéologiques sur la composition du gouvernement actuel. » M.B.G. ---------------------------------- D'autres chefs d'accusation s'y ajouteront L'inculpation du président déchu et de ses proches ne va pas concerner seulement l'acquisition illégale de biens immobiliers et transferts illicites de devises à l'étranger. D'autres inculpations vont s'y ajouter probablement : celle de crime contre l'humanité et d'atteinte à la sûreté de l'Etat et ce, après les rapports de deux commissions celle de l'établissement des faits sur les affaires de malversations et de corruption et de l'établissement des faits sur les abus durant la période des événements