• Un collectif de 5 avocats tunisiens assignés d'office • Dans un message, le président déchu rompt le silence C'est aujourd'hui, lundi 20 juin, que s'ouvre le procès du président déchu, Zine El Abidine Ben Ali, par contumace auprès de la Chambre criminelle du Tribunal de première instance de Tunis. Cette dernière aura à examiner deux affaires. La première dite «Affaire du palais de Sidi Dhrif» où «d'importantes sommes d'argent en devises et en dinars tunisiens ainsi qu'une grande quantité de bijoux de haute valeur ont été découvertes et saisies» est intentée contre le président Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi. Les chefs d'accusation qui leur sont adressés consistent en «l'accaparement de fonds publics et détournement de l'argent public de son objet initial pour son propre compte ou le compte d'un tiers, de tous biens meubles ou immeubles, titres et valeurs appartenant à l'Etat, afin de porter atteinte à l'administration publique en plus du vol et du transfert illicite de devises étrangères». La deuxième affaire dite «l'Affaire du palais de Carthage» concerne le président déchu seulement. Il y est accusé «de détention de stupéfiants à usage de consommation, d'acquisition, d'importation et de trafic de stupéfiants, d'aménagement et d'exploitation d'un local pour le stockage et l'usage de stupéfiants, de la détention d'armes et de munitions et de la non-déclaration de possession de pièces archéologiques». A la suite du refus de Me Mohamed Rached Fray, secrétaire général de l'Ordre des avocats tunisiens, commis d'office, de défendre le président déchu, cinq avocats tunisiens représenteront Ben Ali et son épouse dans les deux affaires. Il s'agit de Me Abdessattar Messaoudi pour l'affaire du palais de Sidi Dhrif, alors que pour l'affaire du palais de Carthage, ils seront quatre avocats à représenter le président en fuite : Mes Omar Khmila, Béchir Mahfoudhi, Bochr Chebbi et Hosni Béji. Il est à préciser que le président déchu a rompu, hier, le silence en qualifiant, dans un message, le procès intenté contre lui de «mascarade honteuse de la justice des vainqueurs qui n'a d'autre but que d'accuser le président d'hier, faute de pouvoir montrer les succès d'aujourd'hui». Il réaffirme dans le même message qu'il «n'a jamais eu en sa possession les sommes énormes trouvées» au palais de Sidi Dhrif, tandis que «les armes découvertes ne sont pour la plupart que des cadeaux de chefs d'Etat en visite à Tunis». Pour ce qui est des produits stupéfiants, le président déchu souligne que «c'est là un mensonge et une ignominie». Il nie, par ailleurs, catégoriquement, posséder «en France ou ailleurs des biens immobiliers et des avoirs bancaires».