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“Nous voulons assister la Tunisie dans cette période de transition” Hugues Mignarelli, Directeur général pour le Moyen- Orient et les pays de voisinage méridional de l'Union Européenne, en visite en Tunisie
Hugues Mignarelli, directeur général pour le Moyen- Orient et les pays de voisinage méridional de l'Union Européenne a terminé hier sa visite en Tunisie à la tête d'une mission de hauts fonctionnaires du SEAE, envoyée en Tunisie pour y « rencontrer les autorités de transition ainsi que des représentants des forces politiques, de la société civile et des syndicats ». « Nous sommes venus à la demande de Catherine Ashton, Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères, tout d'abord pour exprimer notre solidarité avec le peuple Tunisien, notre admiration et notre soutien, ainsi que pour évaluer les besoins des autorités dans cette période de transition » a déclaré Hugues Mignarelli lors d'une conférence de presse, tenue jeudi dernier à Tunis. En effet, ce haut responsable européen a rencontré au cours de son passage à Tunis le président de la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l'Homme (LTDH), un représentant du réseau méditerranéen de défense des droits de l'homme, M. Mustapha Ben Jaafar, des représentants des autorités tels que le ministre du Développement Local et Régional Ahmed Néjib Chebbi, ainsi que les présidents des trois commissions, celles de la réforme politique, de la corruption et celle qui veillera sur les enquêtes sur les abus commis au cours des trois semaines passées. Entre autres que d'avis divergents en un aussi court laps de temps. Sans doute aucun cet envoyé spécial avait son propre agenda déjà établi et la vision de ses supérieurs à Bruxelles à faire passer en Tunisie. Tandis que le moment n'est guère propice pour évoquer ces questions étant donné que les interrogations auxquelles devait répondu M. Mignarelli portaient essentiellement sur l'aspect économique. La question de l'accord du Statut Avancé que l'UE était sur le point d'accorder à la Tunisie, sous la dictature de l'ancien régime, à titre d'exemple fut considérée comme une question qui n'était pas pour le moment. Pour M. Mignarelli « les priorités pour nous, dans l'état actuel des choses, ce sont les facettes et les manières d'assistance que nous souhaiterions apporter à la Tunisie pour la tenue d'élections libres. A notre yeux, c'est l'échéance la plus importante ». Le haut responsable affirme l'engagement de l'UE à apporter son expertise, ainsi que sa disposition pour la participation d'observateurs « une opération d'envergure » affirme-t-il, outre l'assistance, peut être sans réserves, aux ONG, aux médias, aux partis politiques et aux syndicats. « Aider la machine économique à reprendre et à fonctionner le plutôt possible » est la troisième des priorités, une fois toutes ces missions accomplies « la question du statut avancé sera plus facile, surtout avec un passage à la démocratie, dans des circonstances où les réserves quant aux questions aux droits de l'homme, les droits d'expression et la liberté des médias ne soient des causes gagnées », précise encore M. Mignarelli. Dans les coulisses de l'UE, on est tout à fait conscient de la nécessité de « nous ajuster pour bien aider le peuple tunisien, notamment en ce qui concerne les législations électorales, les conditions de leur déroulement, les mécanismes d'enregistrement, la définition des listes électorales ainsi que les opérations de décomptes des votes. Des experts seront dépêchés sur les lieux afin d'évaluer le type d'assistance » a aussi affirmé le DG pour le Moyen Orient au sien de l'UE. Une fois cette échéance des élections terminée, l'UE souhaite être en mesure d'apporter encore plus d'aide à la Tunisie. « Nous allons essayer d'apporter notre aide pour l'expansion de l'esprit entrepreneurial auprès de la population, à laquelle nous essayerons de donner la possibilité de s'exprimer et de se développer » a rétorqué M. Mignarelli. Le même responsable joue aussi la carte de transparence en expliquant qu' « aucun des responsables, qu'il soit des membre du gouvernement de transition, ou indépendant, ne nous a mentionné que la Révolution du 14 janvier est menacée par des forces de l'extérieur. De plus nous ferons ce qui relève de notre mission pour assurer la réussite de cette révolution, et notre première étape sur le terrain sera celle de geler les avoirs de certaines personnes physiques ayant spolié le pays » a-t-il indiqué. Une réunion se tiendra lundi prochain à un haut niveau de la Commission Européenne pour prendre les meilleures mesures susceptibles de garantir au peuple tunisien la totalité, ou au moins le maximum de ces avoirs, surtout « que la volonté politique est là ». Dans ce même ordre d'idées, nous avons interrogé M. Mignarelli sur le sort des crédits et des prêts accordés à la Tunisie sous la dictature et dont les échéances de paiement pourraient être rééchelonnées vu les circonstances qui prévalent actuellement en Tunisie, surtout que des doutes peuvent survenir quant à leur bonne gestion, le responsable de l'UE a précisé que « nous n'avons pas pour le moment des doutes sur le sort des crédits et des dettes accordées à la Tunisie. Nous ne pouvons pas pour le moment dire que ces fonds n'ont pas été affectés aux projets auxquels ont-ils été destinés au premier lieu. Si ce n'est pas le cas, nous reverrons nos méthodes, mais pour le moment on ne peut pas se prononcer si ces échéances vont-elles être revues ou retardées ». D'une façon générale, la mission d'Hugues Mignarelli en Tunisie est la toute première après le grand changement intervenu en Tunisie. Elle arrive quelques jours après la visite du responsable américain, venu éventuellement faire passer pratiquement le même message. Le long passif de partenariat avec l'UE, ne peut que conforter les différentes nouvelles parties prenantes en Tunisie. Mais ce sont plutôt les questions d'ordre économique qui préoccupent actuellement les esprits. La Tunisie, trouvera-t-elle dans cette Union Européenne le meilleur partenaire qui ne conditionne pas son assistance par des ingérences sur la politique étrangère et même plus que cela. Ceci relève uniquement de la volonté des Tunisiens eux-mêmes !