Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
«Le ministère pouvait faire l'économie d'une réunion avec un groupe d'élèves manipulés et sélectionnés par des directeurs rcédistes» Mouvement de contestation des enseignants devant le ministère de l'Education
• Combat sans merci contre la corruption dans les établissements éducatifs - «Une société qui n'aime pas ses enseignants est une société qui n'a pas compris le défi de la mondialisation de demain », disait Valérie Pécresse lors de sa prise de sa fonction en tant que ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche en France en 2007. Ce métier qualifié même de « sacré » fait face aujourd'hui à un ensemble de problèmes pour ne pas dire de crises. On parle de crise de confiance entre l'élève et l'enseignant, entre l'enseignant et l'administration (ministère, directions régionales, directions d'établissements scolaires…), d'où le risque de créer une tension permanente dans le secteur. Dans le contexte actuel où la Tunisie passe par une phase historique, le rôle de l'enseignant est très important pour stabiliser quelques groupes d'élèves qui profitent malheureusement du chaos et imposent leur loi dans les différents établissements scolaires. « Nous sommes là et surtout prêts pour remettre de l'ordre dans nos établissements scolaires », déclare M. Sami Tahri, Secrétaire Général du Syndicat Général de l'Enseignement Secondaire, car « ces problèmes ne se résolvent pas par la force », d'après lui. « Nous pourrons même former des comités en collaboration avec les parents pour stabiliser la situation dans les lycées et sauver l'année scolaire et ce contrairement à ce que veulent certaines personnes derrière ces événements », déclare le Secrétaire Général du syndicat. Rôle des enseignants Ces déclarations prouvent que les enseignants sont prêts à jouer leur rôle qui leur a toujours été dévolu. Il reste qu'ils ne cachent pas leur mécontentement devant l'attitude du ministère de l'Education surtout après la rencontre entre le ministre de tutelle avec un groupe d'élèves « manipulés et sélectionnés par des directeurs Rcédistes », fait remarquer M. Tahri. Il s'agit d'ailleurs, de l'un des points faibles de cette rencontre », déclare le secrétaire général qui juge même cette rencontre « dangereuse ». Autre point faible : « la réunion a été médiatisée alors qu'un tel débat aurait pu se dérouler directement dans les établissements scolaires dans toutes les régions », renchérit M. Tahri. Mais ce qui est inadmissible « c'est que le ministre n'ait pas pris une position en faveur des enseignants pour ne pas dire qu'il a monté les élèves contre tous les enseignants », ajoute-t-il. Malheureusement, « le ministre n'a pas pu faire la part des choses, c'est ce qui nous a poussé hier à observer un mouvement de contestation devant le ministère de 11 heures jusqu'à 14 heures », rétorque le secrétaire général. Plusieurs éducateurs, enseignants, inspecteurs et conseillers pédagogiques ont été au rendez-vous devant le ministère. « Mais ce qui est plus touchant est que des lycéens de différents lycées de la capitale nous aient rejoints pour prouver leur soutien aux enseignants », déclare M. Tahri. Ils ont scandé des slogans dénonçant l'humiliation de l'éducateur. M. Sami Tahri, indique par ailleurs que « les éducateurs et les professeurs contestent les propos du ministre qui portent atteinte à l'image de l'éducateur et exigent de lui des excuses officielles ». Il a également, précisé : « nous sommes pour le dialogue avec les élèves et nous sommes là pour les écouter. Nous les encourageons à s'organiser. D'ailleurs des syndicats ont veillé aux élections des représentants des élèves dans différentes régions et ils les encadreront davantage pour réussir cette expérience ». Toutefois, « il importe de combattre la corruption au sein des établissements éducatifs et de débarrasser le ministère des symboles de l'ancien régime qui perturbent toujours le secteur », toujours d'après le secrétaire général du syndicat. Sana FARHAT ---------------------------- Et les cours de rattrapage lors des vacances ? • “Nous assurerons des cours de rattrapage pour les élèves du baccalauréat seulement” • “Les déclarations du ministre de l'Education sont humiliantes pour les enseignants” Les vacances de la 1ère moitié du 2ème trimestre démarrent aujourd'hui et se poursuivront jusqu'au 12 février 2011. Seront-elles une occasion pour les élèves pour rattraper les cours ratés ? En fait « les établissements éducatifs resteront ouverts au cours des vacances pour permettre aux enseignants volontaires d'organiser des séances de soutien », d'après un communiqué du ministère de l'Education qui a appelé « les commissariats régionaux de l'éducation et les établissements éducatifs à planifier des séances de rattrapage après les cours pour tous les niveaux, notamment au profit des élèves candidats aux concours nationaux de fin d'année ». « Ces séances seront considérées comme des heures supplémentaires », une décision qui n'a pas été appréciée par les enseignants qui étaient prêts à assurer les cours de soutien sans contrepartie. « C'est une humiliation pour nous », déclare M. Tahri qui a annoncé que le ministère ne rate aucune occasion pour narguer les enseignants. « Nous allons assurer des cours de rattrapage pour les élèves du bac seulement ».