De Mustapha Zoubeidi - Cela fait près de deux mois que la compétition est suspendue. Longue hibernation que le CHAN peut justifier à peine une partie. Plus que par sa durée anormalement étendue, cette pause se différencie des autres par l'inconnu qu'elle nous réserve de l'avenir. Quand reprendrons-nous le chemin des stades et quel calendrier adopterons-nous pour résorber le retard que nous avons pris. Ce sont là les questions qu'on suppose urgentes, mais qui sont loin d'être fondamentales. Car en ce temps suspendu, dans ces circonstances exceptionnelles, dans le nouveau contexte de notre vie qui est en train de se métamorphoser, il y a plus important que de vouloir faire reprendre une compétition et si possible avec ses mécanismes de routine qui n'ont cessé de nous cacher les véritables maux dont souffre notre football actuel. Au risque de se répéter dans ces pages, au fil des semaines, il est toujours urgent de dire qu'il est vain de nous bercer d'un rêve qui s'est avéré depuis longtemps une utopie à vouloir nous propulser vers un meilleur statut sans améliorer, pour ne pas dire bouleverser nos conceptions d'hier que le temps a dépassées. Tant que le Statut de nos clubs qui sont les piliers de la pyramide que nous voulons surélever n'est pas revu à la lumière de nos possibilités réelles et tant que la base des adhérents qui les soutient n'est pas multipliée, il serait vain de parler d'un avenir qui serait autre que ce que nous vivons aujourd'hui. Si seulement ces thèmes ont été abordés sinon étudiés durant ce temps suspendu, la longue pause aurait peut-être révélé ce dont elle est capable en tant qu'opportunité. Mais on a préféré à l'évidence, chercher un gage incertain dans un CHAN quelconque et projeter une amicale en guise de caste pour responsables en quête de subsides pour durer. En ce temps suspendu on a préféré surtout, pour faire figure de révolutionnaire, de déterrer quelques griefs du temps passé et agiter méchamment des clochettes en faisant croire que nos chandelles sont des torches capables d'allumer l'incendie.