De Mustapha ZOUBEIDI - Raisonnablement, il nous faut admettre qu'il serait difficile d'attendre monts et merveilles de la Coupe d'Afrique des nations. Mais détentrice de la Ligue des champions et en bonne pour s'approprier la Coupe de la CAF, il serait presqu'indécent que la Tunisie ne fasse que la simple figuration. Cependant, il faut aussi admettre que l'équipe n'a pas bénéficié depuis toujours, du soutien populaire ni du préjugé favorable des milieux compétents. Occultée par des finales de la dimension d'événements, elle se prépare timidement avec le peu qu'on lui accorde d'attention pour s'armer convenablement à des joutes en apparence banales mais qui peuvent la piéger. Car, pour ce genre de compétition il ne suffit pas seulement de choisir des noms, mais de bâtir un édifice dont les assises ne soient pas qu'une mosaïque d'éléments qu'on va chercher sur les bancs de remplaçants au-delà de la méditerranée. Ce qui s'est passé samedi, à Blida risque d'être un aperçu de ce à quoi on peut s'attendre au Gabon. Il est vrai que dans l'euphorie du triomphe de l'Espérance et dans l'attente de celui tant espéré du Club Africain, il était difficile de vouloir mobiliser une opinion déjà sceptique et tant de fois échaudée. Ce manque de solidarité et de parti-pris inconditionnel envers l'Equipe nationale n'est pas seulement dû à l'absence d'exploits spectaculaires puisque même la victoire au CHAN est passée presqu'inaperçue. C'est l'absence d'une culture citoyenne qui a largement profité à des clubs traditionnels qui ont su ramener la fibre de la proximité. En ces temps de bouleversements en tous genres, il serait opportun qu'on s'y penche avec plus d'intérêt. Cela aussi pourrait faire partie de la révolution.