Lotfi OUENNICHE - La Libye devrait inéluctablement suivre l'exemple de ses voisins en Tunisie et en Egypte. A l'instar des peuples du monde, le peuple libyen aspire à la démocratie, la liberté et la justice. Lui, plus que les autres, devrait forcer le changement. Car, la Libye ne devrait pas se maintenir éternellement dans le statut de pays dépourvu d'institutions et vivant en marge de la modernité, en dépit de ses richesses naturelles et de sa manne pétrolière colossale. La Révolution a élu, donc, domicile en Libye. Mieux encore, sa cadence est plus accélérée que dans d'autres contrées où la contestation a commencé plus tôt. Et les informations en provenance de la Libye ne laissent l'ombre d'un doute, le régime est poussé dans ses derniers retranchements. Signe de sa détresse, il fait intervenir l'aviation pour bombarder son peuple, rivalisant avec Israël dans sa répression des Palestiniens dans les territoires occupés. A vrai dire, c'était prévisible, et des observateurs s'attendaient à ce que la révolte libyenne soit la plus sanglante dans la vague de soulèvements dans la région. Déjà, la veille, Seïf Al-Islam, fils de Kadhafi, annonçait la couleur en menaçant le peuple libyen d'un bain de sang. Mais il oublie que le temps des menaces est révolu et les allégations de complot ourdi contre la nation et l'usage de mercenaires étrangers – il ose impliquer même des ressortissants tunisiens - ne font plus recette. L'ère du temps est à la révolte populaire qui trouve sa source au sein de sa jeunesse. Les Libyens ont ras-le-bol du régime dictatorial qui les gouverne depuis plus de 40 ans et qui a gaspillé les richesses du pays. Ils ne veulent plus de « Jamahiriya » qui n'a fait que consacrer la mainmise d'un homme et de sa famille sur la destinée de toute une nation.