Lotfi OUENNICHE - Imaginez ce qu'aurait pu être la situation aujourd'hui en Libye si l'intervention militaire internationale n'avait pas eu lieu. On aurait sûrement assisté au plus grand massacre jamais commis par un régime contre son peuple. Au point où en sont les choses dans ce pays frère, il était devenu évident que seule une force dissuasive pouvait arrêter Kadhafi et stopper l'offensive sanglante de son armée contre les villes et les populations révoltées contre la dictature et l'oppression. Ce constat s'affirmait avec insistance d'autant plus que les condamnations et les sanctions contre le régime libyen n'ont fait qu'accentuer les outrances guerrières du « guide », et raviver son arrogance et son mépris des droits humanitaires et des valeurs de liberté et de justice. La Communauté internationale était, dès lors, dans l'obligation d'intervenir d'urgence pour protéger les civils libyens. Il est utile, dans ce cadre, de rappeler que les pays arabes sont les premiers à avoir appelé à cette intervention, du moment qu'elle exclut des troupes au sol et une occupation du pays. Elle intervient également suite à l'appel de détresse de l'opposition libyenne alors que les chars de Kadhafi encerclaient Benghazi et plusieurs autres villes. On peut s'interroger, aujourd'hui, sur les raisons qui ont motivé les puissances occidentales à intervenir en Libye mais on ne peut nier l'efficacité de leur action. Il est navrant que des voix s'élèvent, aujourd'hui, pour dénoncer les frappes aériennes occidentales en Libye, tout en condamnant la répression du régime libyen. On aimerait qu'elles avancent une solution conciliant entre ces deux positions. Car le pragmatisme impose de privilégier les intérêts arabes même s'ils ne s'opposent pas aux intérêts d'autres nations ayant, pourtant, par le passé, nui aux droits légitimes de la Nation.