A l' issue de la victoire réussie par les « Aigles de Carthage » devant l'Algérie au bénéfice des tirs au but (5-3) les ayant propulsé en finale, l'entraineur Sami Trabelsi était un homme comblé d'avoir fait de son coup d'essai un coup de maître. Cela fait en effet des années et plus exactement depuis son sacre en CAN 2004 que la sélection tunisienne s'est enlisée dans une mauvaise passe marquée par une longue série de contre-performances, conséquences d'une gestion boiteuse des affaires de notre football. Pourtant à la veille de leur départ, rares parmi les observateurs qui pensaient que l'Equipe nationale pouvait aller si loin dans cette compétition de niveau plutôt relevé malgré l'absence des professionnels qui évoluent à l'extérieur de leurs pays respectifs. L'on espérait au mieux voir notre onze représentatif franchir le premier tour et se qualifier en quart de finale. Sami Trabelsi a beau affirmer au moment où le groupe s'apprêtait à joindre le Soudan que «la Tunisie ne participera pas au CHAN pour faire les simples figurants mais pour y aller le plus loin possible », l'opinion sportive n'en considérait pas moins que sa déclaration était destinée pour la consommation du public. Le contexte qui prévalait au pays, en pleine effervescence révolutionnaire, n'était pas de nature à favoriser une probante participation tunisienne, décidée d'ailleurs au dernier moment. Les premières paroles de l'entraineur national juste après la qualification en finale ont été justement pour rappeler les difficultés endurées par son effectif « Nous sommes arrivés au Soudan sans avoir eu la préparation que nous aurions souhaitée. Et, si on est aujourd'hui en finale c'est parce qu'on voulait procurer de la joie aux Tunisiens ».C'est tout dire !
Un groupe de copains solidaires
La plupart des joueurs retenus pour le CHAN appartiennent aux quatre grands clubs du pays: l'Espérance de Tunis, l'Etoile du Sahel, le Club Sfaxien et le Club Africain. Jamais durant ces dernières années les joueurs de la sélection n'ont donné l'impression d'un groupe aussi soudé et si solidaire. Au-delà des appartenances et des couleurs les joueurs se sont noués de solides relations d'amitié pour constituer une bande de copains .Solidarité de groupe mais aussi un sens de responsabilité poussée vis-à-vis de la patrie et des couleurs nationales. L'effet de la grandiose révolution du 14 janvier ? Sans aucun doute. Auparavant on leur connaissait difficilement un état d'esprit pareil. C'est ce front uni de nos représentants qui leur a énormément aidé à atteindre la finale écartant de leur chemin de grosses cylindrées qui ont pour noms le Sénégal qui s'est classé 3ème lors de la précédente (et première édition), la R D Congo, le tenant du titre et l'Algérie considérée parmi les favoris de l'épreuve et qui a donné du fil à retordre à notre onze représentatif avant de s'avouer vaincue aux tirs au but « ce fut un match extrêmement difficile que celui que nous avons livré à l'Algérie. La chaleur a handicapé l'évolution des joueurs et son effet sur les joueurs s'est fait ressentir en deuxième mi-temps. Après une deuxième période mal négociée l'équipe a pu, au prix de beaucoup de cran et de détermination, à se ressaisir dans les prolongations et réussir un sans faute dans les tirs au but ».
Une sélection prometteuse se met en place
La Tunisie n'aura rien usurpé pour s'être hissée en finale et les chiffres parlent d'eux-mêmes : première de son groupe à l'issue du premier tour, meilleures attaque et défense…et de l'avis de tous les observateurs c'est elle qui a développé le meilleur football. Sami Trabelsi et ses protégés sont si près du titre continental et nul doute qu'ils feront l'ultime effort pour le ramener au pays. Mais en attendant et quelque soit le verdict de la finale cette sélection est bien partie pour redorer le blason du football national. Il y a juste de bien l'encadrer et lui garantir les conditions de travail requises.