Il y a une année, presque jour par jour et au plus profond des tourmentes post-révolution qui secouaient le pays, une bande de joueurs locaux solidaires et unis tel un bloc de béton, dirigés par un jeune entraîneur ayant pour nom Sami Trabelsi, mettaient le cap sur le Soudan pour y disputer la phase finale de la deuxième édition du CHAN. Les Darragi, Gharbi, Dhaouadhi, Kasdaoui, Y. M'sakni, Chedly, Mathlouthi, Ifaâ, Hichri, Ben Yahia, Akaïchi, Chehoudi, Traoui, Chemmam, Korbi, Hammami, j'en oublie, rassemblés à la hâte, sans avoir effectué une préparation digne de ce nom (une simple mise au vert de cinq jours au Maroc) avaient pour mission de défendre le prestige du football national dans cette joute continentale. Leur mot d'ordre était de se bien comporter. C'était tout ce qu'il devait faire. Vu les conditions difficiles prévalant alors en Tunisie le fait même que notre onze parvienne à passer au second tour de l'épreuve devait constituer une satisfaction pour la majorité des Tunisiens. La marche de nos représentants au Port Soudan (phase de poules) d'abord et à Kharthoum ensuite allait dépasser de loin, nos espérances. C'est que, mine de rien, l'équipe de Tunisie balaya tout sur son chemin, faisant remarquablement table rase et monta sur la plus haute marche du podium. Nous avons tenu à rappeler la belle aventure de cette bande de copains dont bon nombre figure parmi le groupe qui s'envole aujourd'hui pour Liberville pour disputer la phase finale de la CAN, une compétition d'un calibre sensiblement supérieur à celui de la CHAN. Le plus clair du gotha africain manquera à l'appel La sélection qui a été l'objet d'une grande sollicitude de la part de nos responsables (ministère de tutelle et Fédération), bénéficiant ainsi d'une probante préparation selon le programme établi par le staff technique n'aura pas des circonstances atténuantes en cas d'échec. Il lui est demandé, en effet, d'aller le plus loin possible et se hisser dans une première étape au second tour. La suite du parcours sera négociée match par match. Cette CAN pour la plupart des observateurs sera moins ardue pour les pays participants faisant figure d'habituels favoris le Ghana et la Côte d'Ivoire précisément et ceux qui ont un statut de sérieux outsiders tels que la Tunisie, le Maroc ou encore le Gabon qui aura l'avantage d'évoluer à domicile. La Tunisie, en l'absence de ténors qui ont pour nom l'Egypte, le Cameroun, l'Algérie, le Nigeria et autre Afrique du Sud, aura la tâche moins ardue. Mais la poule où elle fut placée n'est pas tout compte fait facile et c'est pourquoi le premier match contre le Maroc le 23 janvier devra déterminer en grande partie ce que sera le parcours de nos représentants. Le Maroc qui a réalisé d'énormes progrès sous la houlette de Gerets représente un sérieux client mais il n'est pas hors portée de notre onze. Le succès exige une débordante volonté, une énergie farouche et un véritable esprit de corps. Telles sont les conditions auxquelles la sélection devra satisfaire pour espérer obtenir gain de cause. Ce n'est qu'à ce prix qu'elle pourra honorer son engagement vis-à-vis de la patrie et non pas à coup de surenchères concernant le montant des primes de victoire ou par l'égarement de certains de ses joueurs, inconscients de l'importance de la mission qui les attend à la CAN au point de se permettre des virées nocturnes. Ameur KERKENNI
Karim Hagui, l'assurance tous risques « On a une équipe jeune et talentueuse » Le défenseur de Hannovre est l'un des hommes d'expérience des Aigles de Carthage, qui s'apprêtent à prendre part à la CAN 2012. Marginalisé pendant une certaine période par Sami Trabelsi, Karim Hagui a fait son grand retour au sein du Groupe Tunisie au cours des tous derniers mois. Et pour cause ! L'expérience africaine de l'ancien joueur de l'Etoile du Sahel, pourrait en effet s'avérer des plus précieuses face au Maroc, au Gabon et au Niger. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le site officiel de la FIFA s'est épanché sur le cas de ce stoppeur chevronné, à quelques jours seulement du premier choc de la compétition face au Maroc. « On a connu des qualifications compliquées et on n'arrive pas en position de favoris. Mais on a une équipe jeune et talentueuse et si on parvient à s'améliorer de match en match dans ce tournoi, alors tout est possible », confie notamment Karim Hagui dans les colonnes du site de la FIFA. La CAN rappelle en tous cas des souvenirs inoubliables pour l'ancien défenseur du Bayer Leverkusen, qui avait l'un des artisans du sacre final des Aigles de Carthage lors de la CAN 2004, avec notamment un penalty décisif face aux Green Eagles du Nigéria en demi-finale : « Je n'oublierai jamais ce but. Je n'avais que 20 ans et c'était ma première Coupe d'Afrique. C'était vraiment très spécial ». déclare-t-il, non sans un brin de nostalgie. Place désormais à la compétition avec un premier tour très compliqué qui commence par un duel au sommet face aux Lions de l'Atlas d'Eric Gerets : « On devra vraiment se méfier de chaque adversaire. En tant que pays organisateur, la Gabon sera particulièrement motivé et le Maroc compte parmi les meilleures équipes d'Afrique0 Je ne connais pas très bien la sélection du Niger mais elle a terminé première de son groupe de qualification et a devancé l'Egypte. Ça en dit long sur ses qualités », conclut Karim Hagui, qui devrait former un trio de choc aux côtés d'Abdennour (Toulouse) et de Jemal (Cologne).