Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Ils n'ont pas fui la Révolution du 14 janvier comme l'ont prétendu certains médias occidentaux Les 5000 jeunes émigrés clandestins qui ont rejoint l'Italie, début février 2011
• C'est une émigration clandestine classique. Mais favorisée par les conditions exceptionnelles qu'a vécues le pays pendant cette période - Non ! Les 5000 émigrés clandestins, la plupart des jeunes entre 18 et 30 ans, qui ont rejoint les côtes italiennes début février n'ont pas fui la Révolution du 14 janvier comme l'ont prétendu des médias occidentaux. Parmi eux, il n'y avait pas non plus des détenus évadés ni des salafistes. Et cette vague d'émigration clandestine n'a pas été poussée par une main invisible téléguidée par des pays voisins. C'est la conclusion du comité qui a mené du 18 au 24 février. Un comité d'investigation en Tunisie et en Italie. Un comité qui a été constitué par le Réseau Euroméditerranéen des Droits de l'Homme en collaboration avec la Ligue tunisienne de Défense des Droits de l'Homme et le Forum Tunisien pour les Droits économiques et sociaux. L'objectif étant de connaître la vérité. Hier, les membres de ce comité ont tenu une conférence de presse au siège de la LTDH pour présenter les résultats de leur enquête. Mais ils ont tenu à souligner les difficultés qu'ils ont rencontré en menant leur enquête. « Les interlocuteurs du côté tunisien et italien ne nous ont pas fourni des réponses claires, ni des chiffres précis ». Constat En revanche ils sont arrivés au constat suivant : Cette vague d'émigration énorme par le nombre et limitée par le temps a été favorisée par des conditions exceptionnelles. Un beau temps et l'absence d'agents de police et de garde maritime en cette période après la Révolution. Cette vague d'émigrés avait pour point de départ les côtes maritimes de Zarzis et elle a concerné en majorité écrasante les habitants de la région. « C'est un phénomène strictement local », a affirmé Mehdi Mabrouk sociologue et membre du comité. Quant au profil type de ces émigres : « 90% d'entre eux sont âgés de 18 à 30 ans avec un niveau d'instruction de l'enseignement secondaire. La plupart occupait des emplois précaires ou saisonniers d'autres sont sans emplois. Il ne faut pas oublier que cette région est sinistrée à cause des événements qui se passent en Libye et aussi de la crise du tourisme. Ces jeunes ont été toujours candidats à l'émigration », a souligné Abdeljelil Bédoui, universitaire et membre du comité. « C'est le profil classique typique de l'émigré et ils se connaissent entre eux. Ce sont les réseaux classiques de l'émigration clandestine. Ils ont profité donc des conditions exceptionnelles qu'a vécu le pays début février », a précisé M. Mabrouk. Aide En conclusion, les membres du comité appellent les autorités tunisiennes à revoir la législation sur l'émigration notamment l'accord conclu avec l'Italie afin de permettre la libre circulation des personnes et la préservation de la dignité de l'émigré. Ils demandent d'un autre côté aux autorités italiennes et européennes d'écarter les solutions sécuritaires et d'instaurer les règles de bon voisinage et des mécanismes de développement pour favoriser la transition démocratique en cours dans les pays du sud méditerranéen. Les membres du comité appellent les organisations internationales à jouer leur rôle à assurer leur devoir humanitaire et moral, et venir en aide aux émigrés et aux réfugiés.