De Hatem Belhaj - La chaîne d'infos France 24 n'est pas peu fière d'afficher son classement dans l'audiométrie tunisienne postrévolutionnaire. En effet, la chaîne française se base sur des mesures « sérieuses » qui la créditent de la cinquième position derrière la télé nationale, Al Jazira, Al Arabiya et Hannibal TV. Ce top 5 nous permet de constater surtout que notre télévision nationale a retrouvé sa crédibilité grâce à son information libérée. Elle ne doit pas son podium aux productions de Cactus et sa téléréalité qui avaient instauré le voyeurisme et le misérabilisme dans notre société. Ni avec ses jeux du gain facile avec des boîtes aussi vides que les concepts achetés en devises « difficiles » d'Endemol. Et si Cactus a profité de la notoriété de son premier patron mafieux pour jouer seul avec les rentes de la publicité, elle n'a jamais fait appel aux compétences locales pour créer des émissions conçues par des jeunes Tunisiens. Elle prétend que le personnel de la télé est incompétent et que les responsables, qui signaient sous la menace et la contrainte les contrats de Trabelsi Prod, manquent d'imagination. Cactus ne doit pas avoir la mémoire courte et de l'ingratitude car qui a permis à des émissions loto d'envahir le prime time et d'y déloger les « psalmodies » religieuses dont le téléspectateur tunisien raffole ? Qui a fait l'apologie du trafic de drogue ou de la sexualité débridée chez certains jeunes ? Enfin, nous posons une dernière question à Cactus… pourra-t-elle évaluer l'apport financier et (im)moral de Belhassen Trabelsi mais, surtout, le pouvoir de tout imposer au téléspectateur tunisien même le mauvais goût de Sboui Show ? Nous ne mettons pas en doute la compétence du personnel de Cactus, au contraire, ils préparent une nouvelle chaîne pour remplacer leur ancien diffuseur presque gratuit qu'était Tunis 7. Mais encore une fois, Cactus fait appel à des capitaux du Golfe, là où se cachent aussi nos capitaux spoliés. Espérons que cette fois-ci, Cactus fera attention pour ne pas tomber sur un autre associé mafieux ou un ancien associé « recyclé ».