Le président de l'Utica (Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce, et de l'Artisanat), Hamadi Ben Sedrine, intérimaire, a déclaré lors d'une conférence de presse tenue au siège du patronat que « pour d'atteindre le niveau escompté de création de nouveaux emplois, il faut tout d'abord maintenir, au moins, le taux de croissance de 5% que la Tunisie réalise depuis des années ». Selon lui, l'absorption du nombre élevé de chômeurs en Tunisie « passe essentiellement par la réalisation de la paix sociale, afin de créer un environnement stable et propice devant encourager les investisseurs et les hommes d'affaires tunisiens à se mettre encore plus au travail et intégrer le mouvement populaire en Tunisie ». Hamadi Ben Sedrine est revenu sur plus d'un sujet lors de cette rencontre avec les représentants des médias. Des orientations politiques de la centrale patronale dans l'élan démocratique que vit la Tunisie, aux rencontres et différentes agitations que la centrale a connu depuis le 14 janvier, aux défis que l'Utica espère relever dans les périodes à venir ainsi que les négociations et les pourparlers avec des responsables du gouvernement de transition. Lesquelles négociations qui ont en effet concerné plus d'un sujet ; les négociations salariales, en présence du ministre des Affaires sociales, le commerce anarchique qui envahit les rues et les avenues de Tunis et de maintes autres villes du pays, ainsi que l'affaire du marché de Moncef Bey. Selon H. Ben Sedrine, « Afif Chelbi m'a appelé urgemment, me demandant si on pouvait accepter les marchands ambulants qui avaient envahi les principales artères de la ville de Tunis, je lui ai répondu que Moncef Bey est mort, mais le marché Moncef Bey est notre propriété mais nous ne pouvons pas accepter une nouvelle surcharge. Alors, enchaîne le président de l'UTICA, je lui ai proposé d'exploiter le terrain d'en face (celui où Sama Dubai comptait bâtir la Cité du Siècle) ». Interrogé sur les possibilités existantes devant permettre de contenir ce fléau qu'est le marché parallèle, Hamadi Ben Sedrine a indiqué que ce marché « est en ses dernières phases. Il existe encore des conteneurs, notamment au niveau du port de Radés, mais leur nombre est de plus en plus restreint, ce qui nous permet de dire que les marchandises existantes dans ces conteneurs représentent les dernières vétilles de ce marché ». Ayant fixé la date de leur prochain congrès le 22 juin prochain, une date qui pourrait changer à la lumière de certains autres facteurs, la direction de l'Utica aura à se pencher sur la question du marché parallèle « un marché, qui selon la Banque Mondiale, représente jusqu'à 30% du PIB de la Tunisie » a aussi indiqué Hamadi Ben Sedrine, qui a mis l'accent sur la nécessité de « mener une action collective à l'échelle nationale pour éradiquer ce fléau, même si cette branche fait subsister des centaines de familles ». La question du marché parallèle fera-t-elle à son tour un objet de consensus national, peut être bien ! La question de la sous-traitance a eu, à son tour, son lot de questions et de réponses. Mais chez les nouveaux décideurs du patronat, la question semble être claire. « La sous-traitance en Tunisie comporte trois types. Le gardiennage, le temps partiel, et la sous-traitance dans le secteur des services. A lui seul, le gardiennage emploie plus de 130 mille personnes, et c'est une activité régie par une loi internationale et par un cahier de charges, il y existe même des sociétés qui ont obtenu des certificats ISO », en d'autres termes « si l'Etat, notamment le secteur public se désengage de ces activités, le secteur privé, lui, aura toujours besoin de sociétés de sous-traitance, notamment dans des secteurs bien déterminés. La discrimination entre ces trois types, ne doit pas être à l'ordre du jour », a encore souligné le président du patronat.