• 400 MD de dégâts • Constitution de six commissions pour préparer l'étape à venir 400 millions de dinars de dégâts, une chute galopante de l'activité au fil du temps et une spirale de mouvements sociaux sont des contraintes qui pèsent beaucoup sur les entreprises tunisiennes. A l'image de l'économie tunisienne, la centrale patronale a subi des secousses de taille engendrant des transformations douloureuses dans toutes ses structures, du sommet à la base. D'ailleurs, le dernier Conseil national s'est déroulé dans un hôtel, sous une protection serrée de policiers et des agents de l'hôtel. Le Conseil s'est prononcé sur un comité provisoire pour gérer les affaires courantes de l'Utica et préparer le prochain congrès. Ce comité, qui se chargera de la gestion de l'Utica, se compose de 5 membres de l'ancien BE, 5 présidents des fédérations sectorielles nationales, 5 présidents des unions régionales, 5 membres des deux mouvements contestataires «sauvons l'Utica» et le renouveau de l'Utica et une représentante de la Chambre nationale des femmes chefs d'entreprises. En plus de la gestion courante, ce comité et les commissions qui lui sont rattachées prépareront le prochain congrès national dont la date n'est pas encore fixée. Toutefois, cette composition s'est trouvée modifiée suite aux alarmants événements qui ont secoué la centrale. En effet, suite à la plainte déposée contre l'Utica et son président par des membres appartenant aux mouvements contestataires, le bureau a voté majoritairement (17 voix) pour la révocabilité de ces membres. «Ceux qui bondissent craignent la base» a relevé le responsable. C'est aux urnes que les prochaines structures de la centrale patronale seront constituées. Pour les préparatifs de la prochaine étape, le BE a constitué six commissions, de congrès, de statut, économique, sociale, internationale et de communication. Les travaux de ces comités seront réalisés en étroite collaboration avec un représentant du bureau exécutif et la direction centrale de l'Utica en charge du dossier. L'indemnisation des entreprises S'agissant de l'indemnisation des entreprises sinistrées, il a expliqué que pour les dégâts de moins de 10 mille dinars, les entreprises doivent présenter un dossier complet à l'union régionale territorialement compétente qui organisera, par la suite, une séance de travail avec le gouverneur de la région. Au-delà du seuil de 10 mille dinars, l'opération est plus délicate. En effet, au sujet de la constitution d'un fonds, plusieurs questions restent sans réponse. «On ne sait pas si les fonds seront pris en compte dans les budget de l'Etat» s'est interrogé l'orateur. A la veille des négociations sociales, M Ben Sedrine a rappelé «Avant de déplumer une dinde il faut l'engraisser». Défendant les chefs d'entreprise, le président du BE a précisé que les sit-in aggravent la situation financière des entreprises, incapables d'honorer leurs engagements avec leurs clients. Il a précisé ensuite que tout arrangement sous pression des mouvements sociaux est frappé de nullité. Pour ce qui est du rapport avec l'Union tunisienne des travailleurs tunisiens (Ugtt), l'homme d'affaire a déclaré «On a remarqué une divergence entre les orientations du bureau exécutif de l'Ugtt et les actions des syndicats de base». Ceci étant, le patronat participera aux négociations sociales. En réalité, les négociations ont bel et bien commencé sous la pression des mouvements sociaux. Au sujet de la sous-traitance, M. Ben Sedrine a précisé qu'il s'agit d'un secteur d'activité en bonne et due forme. Notamment, le gardiennage, avec 135.000 postes d'emploi, est régi par des lois internationales et complété par des formations et un agrément du ministère de l'Intérieur. De même, l'intérim apporte beaucoup aux entreprises nécessiteuses de compétences spécifiques pour une courte durée. A cet égard, il a déploré l'interdiction aux entreprises publiques de faire appel à ces entreprises de service. «C'est le début de la fin du marché parallèle» a rassuré l'orateur. Mais il a tout de même mis en exergue la prolifération du commerce anarchique. C'est dans l'intérêt de toute la Tunisie, non seulement les chefs d'entreprise, que l'Utica doit retrouver, rapidement, ses couleurs pour accompagner la transition démocratique.