Le statut des enseignants du secondaire, considéré comme un sujet tabou sous le régime du président déchu et bien avant, fait aujourd'hui l'objet de négociations entre le syndicat général de l'enseignement et le ministère de l'Education. Quoique le statut ait toujours figuré sur la liste des revendications lors de toutes les grèves observées par le corps enseignant depuis des décennies, il fut à chaque fois systématiquement négligé ou relégué à un second plan par le Ministère de tutelle, se contentant à chaque fois de satisfaire d'autres revendications de moindre importance. Les dernières négociations menées par les syndicalistes avec le ministère de Tutelle ont pourtant porté sur d'autres revendications, notamment la retraite à 55 ans et la réintégration des professeurs révoqués à leur poste dans le système éducatif. Trois séances de travail, dont celle du lundi 28 mars courant ont groupé les syndicalistes et les responsables du ministère de tutelle en vue d'étudier les différents volets du projet de statut pour les enseignants du secondaire et tous les points y afférents, notamment les dispositions réglementaires, financières, professionnelles, pédagogiques…). Les deux parties, a-t-on appris de sources syndicales informées, se sont mis d'accord sur un calendrier de négociations sur ce seul point, ajournant toute autre revendication d'ordre matérielle à plus tard. Rappelons que le syndicat du secondaire a déjà présenté depuis 2007 un projet de statut aux autorités compétentes qui n'ont pas donné suite à ce projet. Ce même statut, composé de 52 articles, a subi récemment quelques modifications, en vue de l'actualiser et de le rendre plus adapté aux nouvelles circonstances émanant de la Révolution du 14 janvier. La reprise des négociations entre le syndicat et le Ministère, croit-on savoir, est attendue pour les tout prochains jours. Le fait de limiter les revendications syndicales à un seul point – le statut – est une initiative accueillie favorablement par la grande majorité des enseignants du secondaire qui attendent depuis des décennies d'avoir leur propre statut. La séance du lundi, croit-on savoir, a abouti à un accord entre les deux parties sur la réintégration de 157 enseignants révoqués pour des raisons diverses. En effet, « Le ministère de l'Education autorise 157 bénéficiaires de l'Amnistie générale de réintégrer leur poste au sein du système éducatif après l'achèvement de l'examen de leurs dossiers par la commission ad hoc. Les bénéficiaires pourront reprendre leur travail et ce après présentation de leur bulletin n°3 auprès des services du commissariat régional à l'Education. La commission ad hoc, qui compte parmi ses membres un représentant de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme, poursuit l'examen de milliers d'autres doléances présentées au ministère ». Quant aux autres points de litige, ils feront l'objet de la prochaine réunion qui aura lieu le vendredi 1er avril 2011. Ces questions qui restent en suspens porteront sur la retraite anticipée pour certains enseignants et le statut de la profession. Nous y reviendrons.