Quand une nouvelle page d'histoire commence, comme en ce moment, à s'écrire, des événements du passé, jusque-là, considérés comme marquants, perdent immanquablement de leur lustre. Victimes de la poussière que le temps accumule, ils finissent par disparaître de nos souvenirs. Par ce rappel d'une vérité aussi évidente, je voudrais trouver des excuses à ceux qui par leur fonction actuelle, auraient dû se souvenir de la date anniversaire de la naissance du football souverain en Tunisie. Comme avant-hier, en effet, il y a 54 ans, des cendres de feue la ligue qui gérait notre football sous l'égide du colonialisme, naissait une FTF nationale et souveraine un 29 mars de l'année 1957. A quoi aurait servi la commémoration de cet anniversaire si quand même on s'en est souvenu ? Tout juste peut-être pour mesurer l'âge de l'instance fédérale qui gère plus ou moins bien tout un pan de la société. Au mieux on aurait eu l'occasion de revisiter les moments intenses des premiers défis, le souvenir des pionniers et le labeur gigantesque qu'ils ont accompli. On aurait évoqué des noms et honore des mémoires. On se serait pris surtout à méditer, afin de nous servir de ce passé héroïque pour mieux construire le futur. Parfois, un anniversaire est plus qu'une étape qui marque notre marche sur le chemin de la vie quand, comme cette année il coïncide avec une mutation décisive de toute une nation. Deux printemps à plus d'un demi-siècle de distance se font ainsi symboliquement écho. Si le premier a permis à nos pères de tout faire après avoir tout imaginé, pourquoi le second qui nous submerge de ses promesses ne serait-il pas celui qui nous permettra de nous parfaire avant de transmettre à nos fils l'héritage qu'on aura su sauvegarder. M.Z