Les magistrats appellent au maintien de la date prévue pour l'élection de la Constituante Le conseil national de l'Association des Magistrats tunisiens (AMT) a exprimé, dimanche, à Gafsa, son attachement au maintien de la date du 24 juillet pour l'élection de l'Assemblée constituante. Les magistrats ont affirmé, lors d'une réunion tenue à Gafsa, l'impératif d'instaurer un pouvoir judiciaire «stable» et de garantir leur représentativité à l'Assemblée nationale constituante. Leur exclusion étant «une atteinte à leur citoyenneté et un déni de leur droit à participer à l'élaboration des fondements d'un pouvoir judiciaire indépendant dans la nouvelle Constitution», ont-ils estimé. La motion issue du conseil national de l'AMT fait part du refus des magistrats de toute tentative visant à les exclure du processus de règlement des conflits électoraux réaffirmant leur attachement à préserver leur compétence dans la supervision et le contrôle des élections de l'Assemblée constituante et à leur droit à une participation active au sein de la Haute Instance indépendante pour les élections. Ils ont exprimé leur rejet des dispositions des lois et règlements prévus par l'article 17 du décret-loi n°14 de l'année 2011, en date du 3 mars 2011 portant organisation provisoire des pouvoirs publics, considérant qu'il s'agit «d'une instrumentalisation des revendications de la révolution à une justice indépendante». Réaffirmant son attachement à l'élection de conseils supérieurs de la magistrature provisoires qui se chargeront du mouvement des magistrats, l'AMT a appelé à rompre avec les pratiques de l'ancien régime et a dénoncé «la corruption au sein de l'administration judiciaire actuelle représentée par le ministère de la Justice». L'association a aussi dénoncé les agressions perpétrées contre les magistrats et les tribunaux par «des parties suspectes» affirmant que le pouvoir exécutif n'assume pas ses responsabilités dans la préservation de la sécurité et la protection des magistrats. Le ministère de la Justice continue de pratiquer une tutelle sur la magistrature et de superviser le ministère public empêchant les magistrats de s'acquitter de leur mission dans la lutte contre la corruption, ont-ils soutenu. Le conseil national de l'AMT a annoncé, pour jeudi 7 avril, une grève générale dans tous les tribunaux et a appelé à un rassemblement samedi 16 avril devant le ministère de la Justice.
Radio Kalima dénonce «son exclusion» de la diffusion sur la fréquence FM La rédaction de Radio Kalima a dénoncé, hier, la poursuite de «son exclusion» de la diffusion sur la bande FM. Radio Kalima, qui annonce un sit-in à la Kasbah «jusqu'à satisfaction de ses revendications», a dénoncé la poursuite de son exclusion de la diffusion sur la fréquence FM, précise un communiqué signé par son directeur Omar Mestiri. Elle qualifie l'argumentation avancée par le gouvernement provisoire pour justifier la lenteur à satisfaire sa demande d'attribution de fréquence comme «un refus maquillé» et «une tergiversation du gouvernement provisoire» à reconnaître le droit de la station de diffuser sur la fréquence FM. La rédaction a appelé les composantes de la société civile à soutenir son action de protestation et son droit d'informer. Radio Kalima, créée en 2008, était contrainte à la clandestinité victime de la persécution de l'ancien régime. La rédaction de cette radio avait été expulsée de ses locaux, ses journalistes attaqués et son matériel confisqué. Elle a présenté au gouvernement post-révolution une demande officielle d'attribution de fréquence.
Un couvre-feu décrété à Mdhilla, sur fond d'actes de violences Un couvre-feu de 21H00 à 05H00, à compter de lundi, jusqu'à nouvel ordre, a été décrété à Mdhilla (gouvernorat de Gafsa), indique un communiqué du gouverneur de la région. Cette mesure fait suite aux affrontements et autres actes de violence que connaît la ville depuis la nuit de dimanche à lundi, et qui ont causé, selon des sources médicales plusieurs blessés, sans gravité pour la plupart. Une dispute entre un nombre limité de personnes qui a dégénéré en affrontements violents entre des proches des belligérants serait à l'origine des troubles, ont indiqué des sources de la police et de l'armée. Selon des témoins oculaires, des forces de la sécurité et de l'armée nationales se sont déployées dans la ville dans l'objectif d'éviter de nouveaux affrontements.