TUNIS, 4 avr 2011 (TAP) - Le conseil national de l'Association des Magistrats tunisiens (AMT) a exprimé, dimanche, à Gafsa, son attachement au maintien de la date du 24 juillet pour l'élection de l'Assemblée constituante. Les magistrats ont affirmé, lors d'une réunion tenue à Gafsa, l'impératif d'instaurer un pouvoir judiciaire "stable" et de garantir leur représentativité à l'Assemblée nationale constituante. Leur exclusion étant "une atteinte à leur citoyenneté et un déni de leur droit à participer à l'élaboration des fondements d'un pouvoir judiciaire indépendant dans la nouvelle Constitution", ont-ils estimé. La motion issue du conseil national de l'AMT, dont la TAP a reçu une copie, fait part du refus des magistrats de toute tentative visant à les exclure du processus de règlement des conflits électoraux réaffirmant leur attachement à préserver leur compétence dans la supervision et le contrôle des élections de l'Assemblée constituante et à leur droit à une participation active au sein de la Haute Instance indépendante pour les élections. Ils ont exprimé leur rejet des dispositions des lois et règlements prévus par l'article 17 du décret-loi n°14 de l'année 2011, en date du 3 mars 2011 portant organisation provisoire des pouvoirs publics, considérant qu'il s'agit "d'une instrumentalisation des revendications de la révolution à une justice indépendante". Réaffirmant son attachement à l'élection de conseils supérieurs de la magistrature provisoires qui se chargeront du mouvement des magistrats, l'AMT a appelé à rompre avec les pratiques de l'ancien régime et a dénoncé "la corruption au sein de l'administration judiciaire actuelle représentée par le ministère de la Justice". L'association a aussi dénoncé les agressions perpétrées contre les magistrats et les tribunaux par "des parties suspectes" affirmant que le pouvoir exécutif n'assume pas ses responsabilités dans la préservation de la sécurité et la protection des magistrats. Le ministère de la Justice continue de pratiquer une tutelle sur la magistrature et de superviser le ministère public empêchant les magistrats de s'acquitter de leur mission dans la lutte contre la corruption, ont-ils soutenu. Le conseil national de l'AMT a annoncé, pour jeudi 7 avril, une grève générale dans tous les tribunaux et a appelé à un rassemblement samedi 16 avril devant le ministère de la Justice.