Le Temps - Agences - De nouveaux affrontements entre factions rivales palestiniennes ont fait au moins trois morts et 39 blessés depuis samedi dans la bande de Gaza, soit les pires affrontements interpalestiniens depuis la trêve proclamée il y a plus d'un mois dans les territoires. Quelques heures après l'infiltration en Israël d'activistes palestiniens de la bande de Gaza circulant à bord d'un véhicule blindé frappé du logo "TV", des avions de l'armée israélienne ont bombardé un bâtiment utilisé par le Djihad islamique, faisant deux blessés, ont déclaré des habitants. L'armée a confirmé le raid aérien visant l'organisation islamiste, qui a pris part à l'opération transfrontalière de samedi. Elle a déclaré par ailleurs qu'une frappe aérienne avait visé un site de fabrication d'armes utilisé par un groupe armé émanant du Fatah du président Mahmoud Abbas, qui a participé conjointement à l'opération avec le Djihad islamique. Selon des habitants, un camion transportant des produits laitiers a été touché mais il n'y a aucun blessé. Les combats les plus violents entre le Hamas et le Fatah ont eu lieu à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où des centaines de combattants ont pris position à des carrefours et sur les toits. Le Hamas et le Fatah se sont tiré dessus à la grenade RPG et à la mitrailleuse, selon des habitants, qui se sont terrés chez eux. Deux hommes du Fatah et un membre du Hamas ont été tués, selon des sources hospitalières. Sur les 39 blessés, au moins neuf se trouvaient dans un état grave. Cet afflux de blessés a saturé l'hôpital le plus proche, et certains ont dû être transférés dans des localités voisines. Jeudi, Rafah avait été le théâtre d'affrontements entre factions qui ont fait un mort, le premier depuis l'entrée en vigueur, à la mi-mai, d'une trêve qui a mis fin à des combats qui avaient causé la mort d'une cinquantaine de Palestiniens. Dans un communiqué, le syndicat des journalistes palestiniens a reproché aux activistes à l'origine de l'attaque de samedi d'avoir écrit "TV" sur le véhicule qu'ils ont utilisé pour s'approcher du point de passage de Kissoufim et pénétrer en territoire israélien. Un activiste a été tué dans l'opération. Le syndicat fait valoir que l'utilisation par les activistes de symboles réservés à la presse représentait une menace potentielle pour les journalistes se déplaçant à bord de véhicules blindés dans la bande de Gaza, qui pourraient dès lors être pris pour cible par l'armée israélienne. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a estimé que les activistes avaient tenté de "tirer profit de la sensibilité particulière, dans un pays démocratique contre le nôtre, au droit des médias de travailler librement et en toute indépendance dans des zones posant des problèmes de sécurité".