Les agents et ouvriers de la Coopérative centrale des grandes cultures à Tunis ont lancé un appel aux ministères de l'agriculture et des finances, en qualité d'autorités de tutelle, leur enjoignant d'agir au plus vite en vue de sauver cette coopérative de services agricoles de l'effondrement ? à cause des abus et de la malversation dont elle avait souffert sous l'ancien régime et continue d'en pâtir, même, après la Révolution du 14 janvier. D'après les informations qu'ils nous ont communiquées, étayées de documents officiels, le président du Conseil d'administration qui gère la coopérative, après la démission de son directeur général , le 19 janvier 2011, a procédé à la réintégration de plusieurs éléments reconnus coupables de malversation et d'abus caractérisés aux dépens de la coopérative, à leurs anciens emplois, dont le gérant d'un centre de collecte de blé, coupable d'abus ayant coûté des pertes énormes à l'entreprise. Ce dernier a été réintégré en mars 2011 et a eu l'audace de demander son salaire pour la période durant laquelle il avait été suspendu de ses fonctions. Le même président du Conseil d'administration a tenté, également, de faire nommer un ancien président de la cellule du RCD de la coopérative au poste de directeur. Déjà, sur la base d'un rapport des services de contrôle et d'inspection du ministère de l'agriculture établi en mars 2011, l'ancien ministre de l'agriculture de l'époque avait adressé au président du Conseil d'administration une lettre officielle dans laquelle il lui demandait de démettre le gérant véreux du centre de collecte de blé de ses fonctions et de le traduire devant le conseil de discipline, en attendant d'être déféré devant la justice pour répondre des abus qu'il avait commis. Cette affaire est une goutte d'eau dans un océan, nous ont dit nos interlocuteurs. Les agents et ouvriers de la coopérative réclament des ministères concernés d'arrêter cette hémorragie qui met en danger la survie de la coopérative. D'autant que le Conseil d'administration, ont-ils affirmé, n'a manifesté aucune volonté de redressement, ni d'engagement à trouver des solutions adéquates à la situation que des parties ‘'mouillées ‘' cherchent à envenimer davantage. La situation a tellement empiré, ces derniers jours, que le président du Conseil d'administration a choisi de tenir les réunions du Conseil dans un café proche du siège de la coopérative, sous prétexte qu'il a été empêché d'accéder, normalement, à son bureau. Malgré les abus caractérisés, le Conseil d'administration n'a pas osé demander des comptes aux responsables, ni à présenter leurs dossiers, à la justice, choisissant de suivre la même politique d'indifférence, de sorte que le climat social dans la coopérative risque d'exploser, à tout moment. Or, les abus sont confirmés par des rapports officiels dont un rapport du haut comité de contrôle administratif et financier du ministère de l'agriculture en date du mois de mars 2010 , faisant état de malversation, et d'actes de falsification et de détournements de fonds importants. Face à cet état de désordre administratif et financier total, les agents et ouvriers de la coopérative centrale des grandes cultures préconisent l'application pure et simple de l'article 58 du statut des coopératives de services agricoles qui permet à l'autorité de tutelle de dissoudre le Conseil d'administration de la coopérative concernée et de nommer une commission administrative provisoire jusqu'à la désignation d'un nouveau Conseil d'administration par l'Assemblée générale ordinaire dans un délai d'un an renouvelable. Une initiative dans ce sens aurait été prévue, pour les jours prochains.