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Qu'est-ce qui va changer au sein de la FIPA ?
Investissement Etranger
Publié dans Le Temps le 09 - 02 - 2011

« La présidente du Medef a bien déclaré que beaucoup d'entreprises françaises avaient peur de venir s'implanter en Tunisie »
Interview de Néjib Bouraoui. Directeur Central à la FIPA
Pour le bilan de l'année 2010, au niveau du flux des IDE (Investissements Directs Etrangers), comparé à 2009, nous avons enregistré un montant global de 2172,7 millions de dinars. Il est en baisse de 4,7% (2278,7 millions de dinars en 2009). Pour l'investissement en portefeuille, il a atteint 252,7 millions de dinars et nous y avons enregistré une croissance de 222,7 % (de 78,3 enregistré en 2009). Ceci porte le montant des IDE (matériel et en portefeuille), à 2425,4 millions de dinars.
Quand on prend l'évolution enregistrée et les chiffres de 2010, on remarque une progression de 2,9% sur l'ensemble. Pour avoir d'amples informations concernant l'actualité et l'avenir des Investissements Directes Etrangers, nous nous sommes rendus à la FIPA (Agence de Promotion des Investissements Etrangers) là où nous avons rencontré M. Néjib Bouraoui, Directeur Principal au sein de cette agence. Interview…
Expliquez nous quelles sont les différences entre IDE et investissement portefeuille ? S'agit-il des intentions d'investissement ou des investissements dans les actions des sociétés cotées en bourse ?
Ce sont les actions en bourse de Tunis ainsi que les actions ayant été achetées par des investisseurs étrangers ou par des entreprises tuniso-étrangères. Ce ne sont pas des investissements de production. Il s'agit d'investissements financiers d'achats d'actions. La baisse de 4,7% des IDE s'explique par la baisse de 28,7% dans les industries (de 771,6 millions de dinars en 2009, à 550 millions de dinars en 2010), une baisse de 22,2% dans les services (de 171,2 mDT en 2009, à 133,1 mDT en 2010), outre une baisse de 84,6% dans le secteur agricole avec des IDE ayant régressé de 16,9 mDT en 2009, à 2,6 mDT en 2010. On a cependant enregistré des croissances des IDE en tourisme et immobilier (croissance de 1,8% en allant de 85,5mDT en 2009, à 87mDT en 2010), ainsi qu'une croissance de 13,5% dans le secteur de l'énergie avec des investissements allant de 1233,5 mDT en 2009, à 1400 mDT en 2010. Il existe plusieurs facteurs qui expliquent cette régression des IDE, dont notamment les conséquences directes de la crise économique et financière mondiale ayant des répercussions qui n'ont pas été directement ressenties juste après le déclanchement de cette crise, mais c'est surtout dû à la dépendance de l'économie tunisienne de l'économie européenne. Nous savons tous que les échanges de la Tunisie avec l'étranger s'effectuent à hauteur de plus de 82% avec les pays de l'UE dont les économies des principaux pays ont été fragilisées. Par rapport à d'autres pays voisins et concurrents, on pourrait dire que la Tunisie n'a pas été très touchée. Les baisses dans ces pays est beaucoup plus importante que les 4,7% enregistrés en Tunisie. Je dirais que c'est un bilan plus au moins positif compte tenu de l'impact et des répercussions de la crise économique de 2009 et 2010.
Qu'en est-il du comportement des entreprises totalement exportatrices ? Quel feedback recevez-vous, ici au sein de la FIPA de la part des dirigeants de ces entreprises surtout sous le règne de l'ancien régime?
Elles ont été les moins touchées. Les entreprises qui travaillaient pour le marché local sont celles qui ont le plus souffert avec l'importance du marché parallèle. Les importations de plusieurs entreprises tunisiennes travaillant avec les familles de ce clan étaient à l'origine d'importations illégales et sans même payer les droits de douane. C'était une concurrence déloyale qui faisait beaucoup plus de mal aux entreprises travaillant pour le marché local. Les entreprises totalement exportatrices, qu'elles soient tunisiennes, étrangères ou mixtes, ont été moins touchées.
Est-ce que les membres de ces familles mafieuses exerçaient des pressions sur les entreprises étrangères ?
A notre connaissance, nous n'avons pas eu de réclamations de la part des investisseurs étrangers en ce qui concerne leur activité ou leur coopération avec ces familles. Au niveau de la FIPA, nous avons une cellule d'assistance qui est au service des entreprises étrangères implantées en Tunisie, même celles de partenariats tuniso- étrangères, et nous n'avons pas enregistré des abus de manière claire, à part quelques réclamations faisant étant de quelques agressions économiques faites de la part de membres de ces familles.
Pensez-vous qu'il y'avait des instructions du président déchu lui-même pour préserver les intérêts et les activités de ces entreprises étrangères en Tunisie ?
Je ne le crois pas. Les entreprises étrangères implantées en Tunisie sont parmi les plus grands groupes en Europe. L'ancien régime avait intérêt à réfléchir par deux fois avant d'essayer de mettre main basse sur ces entreprises là. Ils savaient pertinemment que cela n'était pas du tout facile, surtout avec une presse européenne et internationale qui ne les aurait pas ménagés. On craignait beaucoup cette presse libre dans le cas d'agression ou intimidation de ces entreprises étrangères ou à participation étrangère installées en Tunisie.
Revenons juste un peu à 2010, en matière de postes d'emploi créés. Sont-ils à leur tour en baisse ?
Ce sont pratiquement les mêmes chiffres enregistrés même au cours des quatre ou cinq dernières années. Il s'agit presque de la même évolution. La même tendance, en somme, entre 14 et 15 mille postes d'emploi créés.
Parlons de l'attitude des investisseurs étrangers quant à la Révolution du 14 janvier et tout ce qui a suivi. Comment ont ils réagi quant à cette Révolution, et puis quant aux grèves et les pertes ayant suivi ?
Evidemment il y'a eu quelques dégâts et quelques pertes qui ont été enregistrées lors des émeutes et les manifestations. C'est une chose qui est presque normale pour un contexte d'après révolution. On ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs. Ce que nous avons pu atteindre comme Tunisiens, c'est un acquis extraordinaire pour le présent et l'avenir de notre pays. Les dégâts sont limités, une vingtaine d'entreprises a été touchée. Non pas brûlées et totalement saccagées, mais il y a eu des entreprises ayant été la cible de certains émeutiers. D'une façon générale, les dégâts sont très limités. On craignait vraiment le pire, et on avait peur que ces pertes soient beaucoup plus importantes. Nous avons vu des pertes colossales occasionnées dans d'autres révolutions, que ce soit au niveau des vies humaines perdues ou au niveau de l'infrastructure.
Actuellement, un capital sympathie est gagné par la Tunisie grâce à la Révolution « du Jasmin».
Comment concevez-vous l'effort de la FIPA dans les quelques mois et années à venir afin de mettre en œuvre cette sympathie pour la promotion de la Tunisie et pour attirer encore plus d'IDE vers le pays ?
Nous avons constaté une importante solidarité de la part des entreprises et des groupes étrangers installés en Tunisie. Ils nous ont félicité pour cette révolution et ont aussi affirmé et confirmé leur soutien et leur intention de continuer leur travail en Tunisie et de consolider leurs investissements par des extensions. Ceci est très positif. En ce qui concerne la FIPA, nous allons doubler d'efforts afin de tirer le maximum des fruits de cette Révolution avec un point de départ ce capital de sympathie envers la Tunisie. La donne « Démocratie », compte énormément pour nos partenaires venant de pays démocratiques. C'est un capital moral que nous comptons exploiter. Un grand capital confiance nous pousse actuellement, car certains investisseurs avaient peur de venir investir en Tunisie. Depuis quelques jours seulement, nous avons lu dans la presse internationale que la Présidente du Médef (la centrale patronale en France) qu'elle avait affirmé que certains groupes français étaient en quelques sortes méfiants pour venir s'installer en Tunisie parce qu'ils craignaient l'ancien régime.
Cette transition vers la Démocratie va-t-elle couper définitivement avec certains dispositifs qui régnaient ? En d'autres termes nous contenterons-nous de brader la main d'œuvre tunisienne, alors qu'elle est plus compétente par rapport à ce qui existe dans d'autres pays voisins et dits concurrents ?
La Tunisie vit dans un environnement économique et social international. L'IDE s'oriente à travers les coûts de la production et les coûts de la main d'œuvre. La Tunisie, et vu sa position en tant que pays situé géographiquement dans la rive sud de la méditerranée, a des concurrents directs offrant des coûts de production et des salaires pour la main d'œuvre qui sont beaucoup plus bas que ceux existant en Tunisie. On ne peut pas parler de bradage de la main d'œuvre tunisienne dans l'état actuel des choses. Par ailleurs, la Tunisie dispose d'un réservoir humain hautement qualifié, à savoir les diplômés de l'enseignement supérieur, ce qui représente une réelle chance pour le pays. Dans le passé on comptait le marché local, uniquement, comme facteur d'attraction d'un site.


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