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Poids et contrepoids
Le dossier - L'UGTT, réalités et perspectives
Publié dans Le Temps le 09 - 04 - 2011

• La Rencontre Syndicale Démocratique Militante revendique une pluralité au sein de l'UGTT. Son souci majeur : « en finir avec la bureaucratie au sein de la centrale syndicale» et faire en sorte que l'article 10 de la loi fondamentale ne fasse pas les frais d'une «Fatwa».
Dossier réalisé par Faouzi KSIBI - La polémique au sein de l'UGTT ne date pas d'aujourd'hui, elle remonte à des années. Ses origines nombreuses et diverses touchent toutes à sa structure et à son fonctionnement.
L'opinion publique nationale en a pris connaissance seulement après le 14 Janvier quand des groupes étrangers à l'organisation, apprenant pour la première fois de leur vie qu'il existe dans le pays un syndicat dont ils ignoraient et ignorent toujours la nature et la fonction ont orchestré sur la place Mohammed Ali une campagne de limogeage visant son secrétaire général.
Cette revendication et tant d'autres représentent le champ de bataille pour la Rencontre Syndicale Démocratique Militante (RSDM) comprenant des syndicalistes très soucieux du présent et de l'avenir de leur organisation et qui comptent mettre de l'ordre dans la maison avec leurs propres moyens refusant et condamnant toute intervention étrangère de quelque nature qu'elle soit. Ils estiment que les problèmes de l'UGTT sont strictement syndicaux et ne concernent donc que les syndicalistes et que la loi fondamentale et le règlement intérieur sont susceptibles de les résoudre.
Pour mieux cerner ces questions et les appréhender dans leur globalité, on a rencontré quelques militants - en marge du congrès qu'ils ont organisé la semaine dernière - dont nous avons recueilli les propos suivants.

Béchir El Hamdi, syndicaliste du secteur de l'enseignement primaire : «La crise est structurelle et organisationnelle»
*Le Temps : Comment vous comprenez la crise au sein de l'UGTT ?
Béchir El Hamdi : Je trouve qu'elle est une continuation d'une crise historique, la gauche syndicale n'a pas réussi dans sa mission qui consistait à sauver l'organisation de la mainmise du régime et de ses collaborateurs, les opportunistes, elle y a réussi seulement à travers ses militants, ce qui veut dire que la réussite était partielle. Voilà pourquoi nous sommes là. Cette crise est inhérente à la composition et à la structure de l'organisation, la section de l'ordre intérieur et le bureau exécutif sont des organes de répression, ils handicapent lourdement le syndicat et empêchent son fonctionnement. Donc, pour remédier à la situation, on doit bien comprendre la crise.
*Avez-vous conçu des alternatives pour sortir de cette crise ?
- Avant de parler d'alternatives, je tiens à souligner l'importance de la tenue d'un congrès national exceptionnel, il nous offrira le cadre pour défendre nos positions. La première urgence est la rupture définitive avec le syndicat participatif et l'ordre intérieur. On doit également lutter pour l'autonomie des secteurs, leur indépendance décisionnelle et financière, ce qui nous permettrait de mettre en place une union syndicale confédérale, la meilleure solution pour préserver la devise de l'UGTT : autonomie, démocratie, militantisme.

Radhi Ben Hassine, membre fondateur de «La Rencontre Syndicale Démocratique Militante» (RSDM) : «Attachement inconditionnel aux principes d'autonomie, de démocratie et de militantisme»
*Le Temps : Si vous nous présentiez votre mouvement ?
-Radhi Ben Hassine : La Rencontre Syndicale Démocratique et Militante est une initiative d'une frange de l'opposition syndicale qui milite au sein de l'UGTT , elle a vu le jour le 14 juillet 2010 suite aux discussions entre des militants syndicalistes de diverses tendances et expériences syndicales qui se sont rassemblées pour défendre leur organisation et pour exprimer leur attachement inconditionnel aux principes qui régissent cette dernière depuis sa création et qui sont le garant pour que l'UGTT demeure un cadre pour la lutte des travailleurs contre toutes les manifestations de l'exploitation, de l'inégalité, de l'injustice et de la répression et non pas un moyen pour l'ascension sociale entre les mains des parties influentes ni non plus pour réaliser des intérêts particuliers.
* Comment vous évaluez les changements intervenus dans le pays ?
-Il s'agit d'une révolution populaire massive, déclenchée par nos jeunes avec la participation de larges franges de la société, c'est en fait une révolution qui a pris forme dans les entrailles d'une société qui a trop souffert de tyrannie, d'injustice, de corruption, d'exclusion et d'absence de démocratie, c'est ce qui explique son extraordinaire élan et l'extrême vigilance du peuple pour préserver les acquis et exiger plus de réformes et empêcher tout retour en arrière qui risquerait de vider la Révolution de son contenu. L'UGTT avait joué un rôle effectif dans la protection et la sauvegarde de la révolution à travers ses cadres et militants locaux et régionaux qui ont très vite rejoint la jeunesse révolutionnaire dans la lutte pour la liberté et la dignité.
*Quel est le but de cette conférence syndicale ?
-Nous tenons notre conférence aujourd‘hui dans un contexte où la direction- de connivence avec quelques unions régionales et de quelques fédérations – œuvrait pour violer l'article 10 de notre loi fondamentale, stipulant la limitation du droit à siéger au bureau exécutif à deux mandats seulement , adopté par le congrès de Jerba en 2002 et confirmé par celui de Monastir en 2006. La direction cherchait par ce procédé à perpétuer sa mainmise sur l'UGTT. A ces raisons internes s'ajoutent les changements apportés par la Révolution parmi lesquels la liberté d'organisation politique et syndicale, c'est pourquoi nous devons réfléchir profondément et sérieusement à la situation de notre organisation et son avenir. Cette nouvelle réalité très favorable nous oblige à ouvrir un débat sincère entre toutes les mouvances syndicales de l'UGTT pour conjuguer nos efforts en vue de rendre à notre organisation sa crédibilité, sur la base des principes de l'autonomie, de la démocratie et du militantisme effectif. Pour toutes ces considérations, nous avons invité des militants et cadres syndicalistes ou de simples adhérents pour débattre des questions fondamentales posées pour le mouvement syndical et l'UGTT en particulier afin de réfléchir ensemble sur les meilleurs moyens pour la remise de notre organisation sur la voie de la lutte syndicale, démocratique et militante.

Jilani Hammami, membre fondateur de la (RSDM) : «Le Parti Ouvrier, l'antichambre de l'UGTT»
*Le Temps : Pourquoi avez-vous choisi un hôtel pour votre conférence ?
Jilani Hammami : Nous avons préféré nous réunir dans les locaux de l'UGTT et éviter ces conférences touristiques, mais la direction nous y a obligés. Nous l'avons appelée à un débat public et avec la présence des médias dans l'enceinte du syndicat, mais elle a refusé ces conditions.
*Qu'est-ce que vous reprochez à la direction?
-On tient vivement à ce que notre organisation retrouve toute sa crédibilité bafouée par la bureaucratie qui se sert de la démagogie et du comité de l'ordre comme instruments pour la séquestrer. Elle ne cesse de soutenir d'une manière inconditionnelle la politique économique et sociale de l'Etat, et pour justifier cette collaboration, elle lève des slogans tels que « la conservation de l'établissement », « les retombées de la mondialisation »… Concernant l'article 10, je peux dire que le Syndicat est le premier bénéficiaire de la Révolution, puisque la direction n'ose plus le toucher et orchestrer son coup d'état.
*Justement, grâce à cet article, vous allez pouvoir assainir le climat au congrès national qui se tiendra dans quelques mois.
- Tout d'abord, le congrès national doit se tenir le plus tôt possible, mais pas avant la liquidation de tous les dossiers. D'autre part, ne croyez pas que la bureaucratie va capituler, elle va tenter de créer des ramifications au sein de la centrale syndicale et de conserver son influence sur elle à travers le Parti Ouvrier que Ali Romdhane, membre du bureau exécutif, compte constituer dans un mois. Neuf membres du bureau exécutif sur treize ne peuvent plus se représenter au prochain congrès pour briguer un nouveau mandat selon l'article 10, c'est ce qui expliquerait leur décision de fonder ce parti et de passer au champ politique, mais avec des intentions syndicales : ils projettent de recruter des syndicalistes, ils agissent comme si ces derniers avaient une seule obédience politique. La bureaucratie a un autre agenda : les négociations sociales qu'elle compte monnayer pour se farder l'image par le biais des augmentations des salaires et de la conception des grands dossiers.
*Vous êtes pour ou contre le pluralisme syndical ?
-La voie est devenue libre en raison du nouveau climat qui règne dans le pays, mais je suis persuadé que le pluralisme représente un grand danger, vu qu'il est de nature à diviser les travailleurs, ce qui aggraverait leurs conditions. Le pluralisme ne peut profiter qu'au régime et aux chefs d'entreprises.

Abdallah Ben Saâd, membre de la (RSDM) de Gabès : «La dépendance de l'UGTT au capital mondial»
*Le Temps : Partagez-vous l'avis de ceux qui prétendent que la crise est historique ?
-Abdallah Ben Saâd : Absolument. L'histoire de l'UGTT et de sa direction est intimement liée au capital mondial et à la mondialisation. En témoignent son adhérence au CISL et sa sortie du FSM en 1946 et celle aux syndicats mondiaux chrétiens en 2001. La Tunisie s'est inscrite dans la réforme structurale depuis 1986 et a payé trop cher cet engagement. Les manifestations de cette réforme sont les zones franches créées à Bizerte et à Zarzis, et dont une troisième qui verra le jour prochainement à Sfax, ces zones ne profitent aucunement à l'économie nationale. L'autre conséquence néfaste pour celle-ci c'est la fragilité de l'emploi, cette situation affecte durement l'UGTT, puisque les ouvriers n'y adhèrent plus de peur d'être licenciés par leurs patrons. La crise planétaire que nous vivons est provoquée par la bourse qui gère l'économie mondiale, elle se substitue aux banques nationales.
*On en conclut que le séisme politique qui a frappé le pays a aggravé davantage la situation de notre économie.
-Ce n'est pas vrai, il y a désinformation sur ce point, notre économie n'est pas en crise comme ils le prétendent, elle garde le même niveau que l'année dernière pour la même période, et tout ce qu'on dit à propos de la crise c'est pour faire peur aux gens pour qu'ils ne manifestent plus.
*Qu'est-ce que vous proposez comme solution pour aider l'UGTT à dépasser sa crise ?
-Tout d'abord, la forme fédérale, dans un cadre pareil, la décision serait celle des secteurs et non pas du bureau exécutif national, l'indépendance cautionne la démocratie. Il y a une autre question très importante, c'est le financement, actuellement, ce dernier s'accapare tout le budget, d'où la malversation qui s'installe dans l'organisation. Pour lutter contre ce fléau, il faut que chaque secteur bénéficie des 90% de ses rentrées et ne doit en donner au bureau exécutif que les 10% restants.

Abdennour Maddehi, ancien membre du bureau exécutif : «Il ne s'agit pas de cloner l'actuel bureau»
*Le Temps : Quelles sont les composantes du Collectif ?
- Il n'a pas une mais des couleurs en ce sens qu'il est ouvert à toutes les obédiences et doit certainement s'ouvrir davantage. La Rencontre Syndicale Démocratique Militante est un front pour la lutte contre la bureaucratie en vue de redorer l'image ternie de l'UGTT. Donc, plus il contient de tendances, plus il est représentatif et plus il est efficace. D'ailleurs, j'estime que tous les syndicalistes ont contribué au changement de l'organisation et pas seulement la gauche comme le prétendent certains.
*Comment vous jugez la situation actuelle au sein de l'UGTT ?
-Aujourd'hui, on peut dire que cette organisation appartient au régime qui est présent même dans les congrès. La complicité du bureau exécutif a été avérée lors de la répression de la direction du Bassin Minier par la série de décisions de limogeage prononcées à leur encontre. La même chose s'est reproduite lors de la Révolution, la direction de la centrale syndicale s'est rangée du côté du régime pour isoler les militants des masses. Ses déclarations dans le communiqué du 13 et celui du 14 Janvier étaient nettement contradictoires. La conséquence d'une telle politique opportuniste c'est la perte de crédibilité, on voit le désordre qui règne après La Révolution, les grèves sont devenues anarchiques à cause de l'absence de l'UGTT et sa direction.
*Mais le problème de la direction va être résolu dans le cadre du congrès.
-Le congrès prochain serait à leur avantage si on gardait la structure actuelle, ils comptent s'en servir pour cloner un nouveau bureau exécutif et pérenniser ainsi la crise au sein de l'UGTT. Il y a un autre problème urgent qui doit être réglé au plus vite, il s'agit de la présence des rcédistes au sein de l'UGTT, ils ont infiltré quelques unions régionales, et ils ne sont pas révoqués jusqu'à maintenant.


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