La foire de Nabeul ambitionne de se positionner comme un évènement majeur durant cette saison printanière pour stimuler les synergies et encourager la production locale. Une tournée dans cet espace nous permet de découvrir une activité commerciale porteuse d'une identité forte et imprégnée des traditions et orienté vers la qualité et la créativité. Tout y est, les couleurs, les formes, les odeurs et la création. Des stands touchant à plusieurs spécialités (poterie, céramique, verre soufflé, broderie, nattes, sculpture sur pierre, distillation des fleurs d'orangers, électroménager, meubles …) ont été aménagés. Vendredi lors de l'inauguration de cette foire, M Mehdi Houas ministre du commerce et du tourisme a sillonné les différents stands. Il a été surpris par la prolifération du commerce parallèle touchant notamment les habits, les cosmétiques et les jouets. Devant un stand vendant des pantalons et des tee-shirts, le ministre a demandé au exposant l'origine du produit exposé. Made in China ! Il s'agit tout simplement des habits contrefaits. Dans d'autres stands, les vêtements contrefaits proviennent cette fois-ci de la Tunisie. « J'espère a affirmé le ministre que c'est le dernier stock car depuis le 14 janvier on tolère plus l'importation de ces produits contrefaits en Tunisie » Il est vrai que ce commerce informel occupe une place très importante dans notre économie qui échappe à tout type d'imposition, de contrôle ou même simplement de dénombrement. Le ministre a tenu à nous préciser que ce type de commerce constitue un vrai danger pour le secteur structuré puisqu'il s'appuie sur une concurrence déloyale, faussant forcément les règles de la transparence. « Dans tout commerce nous a expliqué Mehdi Houas il y a un contenu (le point de vente), un contenant (la marchandise) et une chaîne logistique. Ce commerce parallèle touche 20.000 soit 15% des échanges en Tunisie, un type de commerce qui se manifeste à travers l'importation anarchique des produits qui n'obéissent pas aux normes échappant aux taxes et contournant la législation. Ce que nous avons remarqué dans cette foire c'est l'existence de produits dangereux (cosmétiques, jouets et électro-mécanique) et des vêtements contrefaits provenant de l'étranger et notamment de l'Asie qui se sont développés pour se hisser en véritables « bazars », à ciel ouvert, pour des visiteurs, venus, de tout le pays en quête de bonnes occasions. Personnellement, je ne peux pas cautionner avec une foire qui vend des produits contrefaits » Que faire ? Mehdi Houas est catégorique « Ces produits contrefaits ne doivent pas exister dans des circuits légaux. Il faudrait éradiquer ces marchés parallèles et assainir notre commerce. Nous cherchons maintenant à mettre en place une stratégie, qui viserait à réguler les circuits de distribution, tout en tenant compte des différentes dimensions économiques et sociales. Nous ne voulons pas priver ces commerçants à prendre dorénavant à ces salons. Il y a une procédure à respecter. Toute personne qui veut devenir commerçant, doit faire une demande au ministère du commerce laquelle doit recevoir l'aval des autorités régionales. La mise en œuvre de cette stratégie est basée sur une opération de sensibilisation visant à préserver les intérêts des commerçants formels et de garantir à ces jeunes commerçants un revenu nécessaire pour subvenir à leurs besoins vitaux. Notre tâche est d'aider ces exposants. La location des stands m'a apparu cher (un million le stand) et là il faut penser à des sponsors qui pourront assurer un maximum de gratuité à ces exposants. Je pense a clôturé le ministre qu'il faudrait revoir toute la dynamique des salons et des foires, créer des pôles commerciaux dans chaque région avec des shopping centers dans chaque ville qui pourront booster cette activité commerciale tout en abolissant ces commerces parallèles qui sont devenus par la force des choses, un décor, voire même des parties intégrantes de nos villes »