L'on garde tous en mémoire aux lendemains du 14 janvier cette vague infernale de fuite des détenus des différentes prisons du pays. 16 mille selon les statistiques avancées alors. Un phénomène certes inquiétant mais trouvant son explication dans la réaction vengeresse empreinte de rancœur entreprise par les pions inféodés à l'ancienne dictature soucieux de semer le chaos et la zizanie dans la rue histoire de nous faire regretter notre hardiesse de lèse majesté «coupable» de nous en être pris à leur despote sanguinaire, voleur machiavélique en le poussant à fuir le territoire en catimini à l'instar des rats abandonnant le navire. Le plan était des plus simples et soigneusement préparé depuis longtemps : les détenus déversés dans la rue, associés aux milliers de vendus transformeraient le pays en une véritable fournaise invivable avec instauration partout de l'insécurité, de la peur (vols, viols, grèves sauvages, perturbations des trafics routier et ferroviaire, mises à feu des institutions, envahissements des terrains de sport, pillages, crimes, tueries, massacres des innocents par des tireurs d'élite embusqués, etc.). Dans leurs piteuses et non moins pathétiques visions étroites, le peuple tunisien traumatisé et terrassé par tant d'exactions lèverait très rapidement le drapeau blanc demandant à genoux grâce et réclamant à l'unisson le retour aux commandes du dictateur déchu seul garant de la ré-instauration de la sécurité et de la quiétude. Raisonnement tout faux Seulement voilà, les Tunisiens firent front avec une solidarité étonnante à ces basses manœuvres de déstabilisation. Il y eu certes des dégâts collatéraux très importants, mais en aucun cas le retour à la case départ ne fut envisagé et un échec donc retentissant au complot ourdi et partiellement exécuté par ces vendus de colporteurs. Petit à petit, notre jeune pays commença à amorcer son redressement, son vrai départ vers un avenir radieux, meilleurs coupant définitivement le cordon ombilical avec les pratiques illicites et condamnables anciennes. Ce redressement ne fut certes pas de nature à plaire aux résidus des forces occultes tapies dans l'ombre et vivant très mal leur isolement avec tarissement définitif des vannes leur ayant assuré jusque là de solides comptes en banques, d'innombrables résidences cossues, une flopée de voitures luxueuses, une vie de nababs, etc. Du coup ils s‘employèrent par tous les moyens à nous gâcher et nous pourrir notre quotidien. Tous les moyens leur furent bons pour y parvenir. Les énumérer serait très fastidieux voire inutile du moment qu'ils sont archi-connus de tout un chacun tellement ils sont cousus de fil blanc et ne risquant de leurrer personne. La teneur implicite du message Mais l'insurrection récente déclenchée dans le plus clair de nos centres pénitentiaires et surtout la similitude des « techniques » mises en œuvre devraient donner à réfléchir à nos responsables à tous les niveaux et dans tous les secteurs. Ces mutineries dans les différentes prisons du pays auraient eu lieu à des dates éloignées, avec des intervalles plus ou moins longs les séparant qu'elles auraient paru à la limite « normales » et n'auraient nullement suscité autant d'intérêt. Mais qu'en l'espace de 24 heures, les prisons de Gafsa, Kasserine, Messaadine (Mahdia), Bordj Erroumi et Nadhour (Bizerte), Houareb (Kairouan) « s'enflamment » au sens vrai du terme, cela représente sans la moindre équivoque possible un sérieux avertissement, une sévère mise en garde, une obscure menace implicite et à peine voilée de la part des ennemis de la nation du genre : « Nous sommes encore bien en place et nous ne vous lâcherons pas. Avec ces actions simultanées, nous vous mettons au défi en vous narguant de pouvoir vous mettre en travers de nos plans. Votre Tunisie ne sera plus jamais ce qu'elle a été par le passé et nous veillerons à ce que l'instabilité y règnera à jamais ! ». C'est en quelque sorte une parodie grotesque du message adressé par les terroristes du 11 septembre atteignant en une poignée de minutes trois cibles majeures aux USA. Redoublons de vigilance, de solidarité ! Le danger étant imminent et pouvant surgir à tout moment et de partout, nous devons resserrer nos rangs, retrousser nos manches en tentant par tous les moyens de colmater toutes les brèches de nature à ne point permettre à ces fauteurs de troubles professionnels et détraqués, à ces mercenaires vendant leur vile âme au diable de nous nuire. Le peuple tunisien saura faire échec avec bonheur à toutes ces tentatives de déstabilisation fomentées aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur. Pour y parvenir, seuls le dévouement au travail, l'approche rationnelle, l'analyse pragmatique de ce qui nous entoure sont les solides gages de réussite pour notre révolution bénie n'en déplaise à nos innombrables ennemis ulcérés, ressassant leur fiel et se morfondant de ressentiment dans leurs obscurs recoins devant ce vent de folle liberté soufflant désormais sur le monde opprimé et ayant comme origine notre minuscule mais ô combien glorieuse Tunisie jouant le point de départ précurseur pour les autres contrées asservies.