• L'avis du professionnel Montassar Gammar, directeur commercial de la chaîne hôtelière H&C En ces temps troublés, il faut offrir aux vacanciers des destinations et des produits qui les rassurent. D'où le forcing sur les marchés classiques méditerranéens dont la Tunisie qui ne perd pas la côte avec une offre renouvelée d'hébergement et de formules sur le marché français et c'est dans ce cadre que s'inscrivent les mesures prises par la chaîne de gestion hôtelière Hotels et Clubs ( H&C) en vue de relancer la destination Tunisie comme nous l'explique son directeur commercial à Hammamet Montassar Gammar Tout d'abord comment évolue le marché français en cette période post-révolutionnaire ? Notre objectif est de consolider les flux touristiques et d'améliorer les recettes sur ce marché trés touché par les derniers événements. . Il est vrai que la conjoncture est défavorable pour les départs des Français à l'étranger. Nous avons enregistré une baisse énorme sur ce marché alors que nous étions parmi les tops 5 et on risque d'avoir des annulations de réservations si la sécurité ne sera pas rétablie définitivement. Pour stimuler les ventes, nous avons consenti des baisses de prix. Le package qui était en tout compris (all inclusive) a été modifié en demi-pension. Notre priorité est de générer du cash sur place et booster nos restaurants et nos commerces sans toucher à la prestation de la qualité. Nous sommes contre le bradage des prix mais nous devrons confectionner des séjours où l'hôtelier et le tour-opérateur gagnent car nous avons aussi un personnel à payer. C'est pourquoi nous avons concocté des offres spéciales aux consommateurs afin de dynamiser l'été. Pour écouler les ventes de dernière minute, la technologie Internet se perfectionne à toute vitesse. Les ventes en ligne progressent aussi. Au vu des tendances actuelles, nous essayerons de sauver juillet et août. Pour le moment, on vit au jour le jour. Ne pensez-vous pas que le conflit libyen risque de corser encore la situation ? C'est vrai que la crise libyenne risque d'avoir un impact négatif sur l'afflux des touristes en Tunisie. Ce conflit armé fragilise notre tourisme. De nombreux hôtels tournent au ralenti alors que d'autres ont carrément mis provisoirement la clef sous le paillasson en attendant que l'orage libyen passe. C'est pourquoi le retour de la sécurité et de la paix pourra rassurer le client français Que pensez-vous de la dernière campagne promotionnelle ? Comment communiquer sur la Tunisie actuelle ? La toute nouvelle campagne destinée au marché français pour l'été 2011 a traité la question sécuritaire du pays avec humour et décalage. Le lancement de cette campagne a certes rimé avec ce climat de tension et d'insécurité, sans oublier le couvre feu qui vient d'être instauré dans le grand Tunis. Ces slogans choquants sont à revoir avec des thèmes plutôt rassurants et gais comme « il y a la fête en Tunisie » Nous devrons créer des événements en invitant des grands artistes, journalistes et intellectuels français. Il faudrait positiver et créer un buzz sur le 14 janvier et surtout parler de la nouvelle Tunisie qui est en train de se construire, de la reprise de la vie quotidienne dans le pays, de l'activité culturelle et touristique du pays. Le tourisme a besoin en cette période d'une bonne image avec une bonne communication à l'international Plusieurs tour-opérateurs appellent à l'ouverture du ciel et à développer le low-cost en Tunisie. Qu'en pensez-vous ? Tout le monde est conscient de l'introduction du low-cost en Tunisie. Les professionnels tunisiens ont fait valoir à maintes reprises que l'adoption de ce modèle par la Tunisie est inéluctable au regard de l'évolution du transport aérien dans le monde où la Tunisie est partie prenante, et qu'il est de plus en plus inutile de faire reculer cette échéance. Le tourisme tunisien a tout à y gagner surtout avec la flambée des prix des carburants et des coûts d'exploitation des compagnies. Je pense que le low-cost pourra booster la destination et augmenter les flux touristiques de plus de 30%.