Les nouvelles responsabilités de l'Etoile pèsent trop sur les épaules de ses joueurs. La peur de mal assumer le nouveau rôle de co-leader hante les joueurs à chaque match ou presque. Avant hier à Sousse, en recevant le CA, l'Etoile devait se dire qu'elle allait rencontrer une équipe clubiste quasiment démobilisée après l'élimination en Champion's League et après avoir fait ses adieux à la course au titre du championnat local. Mais les étoilés oublient le caractère tout à fait particulier que revêt un sommet ESS-CA et peut-être aussi l'avènement de Faouzi Benzarti à la tête de l'équipe tunisoise. Pour autant, le contexte du match n'est pas défavorable aux étoilés. Il le sera à cause des bourdes en série commises par le défenseur axial (?) Aymen Abdennour et à son expulsion depuis la 29ème minute du jeu. Il abandonne ainsi son équipe réduite à dix joueurs. Mais ceci n'explique pas tout de la piètre prestation de l'Etoile. Certes, le côté mental assez précaire conjugué à l'expulsion de Abdennour ont beaucoup influé la qualité du jeu de l'Etoile, mais force est de relever que ces deux facteurs ne peuvent à eux seuls déterminer l'ensemble de la sortie de l'équipe. D'abord, il convient de signaler les mêmes choix tactiques de cette équipe qui ne tient guère compte des particularités des adversaires à rencontrer encore moins de la tendance souvent la même de leurs entraineurs. Qui ne connait pas les préférences tactiques de Faouzi Benzarti ? Kbaier a-t-il prévu le pressing haut qu'exerce l'équipe clubiste sous la conduite du même Benzarti ? Bien sûr que non, puisque sa défense prise à la gorge par les attaquants tunisois n'a jamais au cours du match trouvé une seule solution pour se dépêtrer du piège tendu. Il faudra aussi se dire que les bévues commises par la défense de l'Etoile sont provoquées essentiellement par ce pressing asphyxiant qui poussent à chaque fois les joueurs étoilés à la faute mettant ainsi l'équipe en danger. Des choix «suicidaires» En dépit d'une infériorité numérique contrariante, l'Etoile mène au score une minute après l'expulsion de Abdennour grâce à un fort joli but de Lassad Jaziri. Elle regagne les vestiaires avec cette avance. Pour Kbaier, il s'agit dès lors de sauvegarder l'acquis en se cantonnant en défense. Céder tout le terrain au CA, continuer d'évoluer avec le seul pivot Méité et renoncer continuellement au jeu, lèse, en effet, l'équipe qui, de la sorte oublie totalement son football. On invoquera bien entendu l'expulsion de Abdennour. Mais on ne dira jamais que l'Etoile s'est piégée elle même en encaissant d'abord un but (B. Yahia 60') puis en renonçant totalement au jeu. On entend dire ensuite que «ce n'est pas une honte que de défendre». Soit, mais peut-on le faire indéfiniment ? Il a fallu «compter» aussi sur les maladresses à la pelle des clubistes Ezéchiel, Mechergui, Melliti et bien d'autres et sur la présence d'un Balbouli sur toutes les occasions qui se sont présentées aux clubistes. Et, c'est justement quand le CA domine en cafouillant que l'Etoile s'en sort à bon compte jusqu'au jaillissement de son buteur Akaichi qui la tire enfin du guêpier. Pour Kbaier, ce match est plein d'enseignements. Il ne peut prétendre le contraire. L'entraineur étoilé devra recenser à tête reposée tout ce qu'il ne faut pas entreprendre tant qu'il est à la tête de l'Etoile. Car, on ne lui apprend rien si on lui dit que ses choix sont tout simplement le «propre» des équipes qui n'ont d'ambitions que de demeurer parmi l'Elite. Et puis, les supporteurs étoilistes refusent tout bonnement la «méthode Kbaier». Mounir EL GAIED
Faouzi Benzarti: «Je suis satisfait du rendement de l'équipe» Mercredi le Club Africain a concédé sa première défaite sous l'ère du nouvel entraineur Faouzi Benzarti. Battu par l'Etoile du Sahel 2-1 à Sousse, le Club Africain s'éloigne de plus en plus de la qualification pour la Coupe de la CAF. Et malgré cette défaite, le coach Clubiste est satisfait pour le rendement de l'équipe. «Nous avons tout fait dans ce match : possession de la balle-et les statistiques sont là pour en témoigner, occasions, un but... Nous avons pratiqué un football simple. Malheureusement, de petites bévues défensives nous ont coûté cher. Au regard de notre sortie, des lignes proches et harmonieuses et de la circulation de la balle, il n' y a pas vraiment un grand travail qui nous attend. Nous ne méritions pas de prendre ces buts. En tout cas, je suis satisfait pour le rendement de l'équipe. Nous aurions pu marquer ce deuxième but qui nous aurait placé devant. N'oublions pas que nous jouions à Sousse contre une grande équipe, l'ESS. Pourtant, on avait l'impression d'évoluer à Tunis. »